Depuis pratiquement un mois, les chinois veulent imposer à notre pays, un diktat à travers le secteur pétrolier pour contrôler définitivement la filière; Par des actions de sape et d’intimidations, ils compromettent dangereusement la stabilité nationale de notre pays….
Depuis un mois (le 14 aout 2015 précisément) les turbines de la SORAZ ne fonctionnent plus. Raison invoquée ? Une panne résultant d’un problème technique constaté au niveau des installations, selon une source officielle. Mais dans l’opinion nationale, personne n’est dupe. Cette « panne » constitue plutôt un moyen de pression que nos « amis » chinois, exploitant de la raffinerie, ont trouvé pour tenter de faire plier l’Etat dans leur volonté de régenter l’ensemble du secteur du pétrole nigérien. Une situation malheureuse qui n’est pas sans conséquence pour les caisses de l’Etat et la stabilité nationale….
En arrêtant la raffinerie de Zinder, la Soraz ou la CNPC, car les deux entités ne sont en fait que les deux bras d’un même corps, est en train de prendre en otage notre pays avec plusieurs conséquences fâcheuses :
Il le prive de son indépendance pétrolière, l’essence va désormais devoir être importé et les prix à la pompe vont inévitablement monter ;
Il pénalise le budget de l’Etat puisque la fiscalité issue des champs d’Agadem n’est plus versée, ce qui représente un manque à gagner de près de 4 milliards de FCFA par mois ;
Il s’apprête à mettre au chômage technique le personnel nigérien de la SORAZ qui viendra grossir les rangs de chômeurs issus d’Agadem où les activités de CNPC sont quasiment à l’arrêt depuis six mois ;
Le but des chinois est clair : asphyxier le gouvernement en réduisant ses recettes budgétaires et en accroissant les insatisfactions de la population à travers un chômage accru et un prix à la pompe plus élevé. Pourquoi ? Peut-on se demander. A quelques mois des élections la réponse ne fait aucun doute, les chinois espèrent que la colère des nigériens contre le gouvernement permettra le retour au pouvoir de leurs amis : ceux à qui ils doivent leur présence au Niger, ceux qui leur ont permis d’obtenir un des plus beaux permis pétroliers d’Afrique, ceux qui ont signé une convention Soraz qui permet à CNPC d’arrêter les opérations sans en subir les conséquences qu’il subirait dans tout autre pays .
Le gouvernement ne doit pas chercher à faire des concessions, puisque ces concessions ne seront jamais suffisantes pour des gens dont le seul but est de chasser le pouvoir en place. Il y a trois ans, le gouvernement délivrait aux chinois un permis d’exploitation sur Agadem pour exporter notre pétrole. Contre toute logique et contre l’intérêt du pays, le gouvernement avait même accepté de faire passer le pétrole par le Tchad et le Cameroun, plutôt que par le Bénin car c’était une exigence des chinois pour se raccorder aux permis qu’ils détiennent au Tchad.
En contrepartie de ces concessions importantes, les chinois s’étaient engagés à construire le pipeline qui permettrait de transporter ce pétrole jusqu’à la cote camerounaise. Aujourd’hui les études de ce pipeline ne sont même pas finies et le travail de construction n’a évidemment pas commencé. Les chinois prétendent que c’est parce que leurs réserves sont insuffisantes, qu’il faudrait que le Niger leur accorde de nouveaux permis de recherche ou d’exploitation. Là encore ce n’est que de la poudre aux yeux, la vraie raison est évidente : ce pipeline ne verra pas le jour tant que les amis des chinois ne seront pas revenus aux affaires et qu’ainsi tous les bénéfices de cette mise en exploitation leur en reviennent.
Un tel sabotage économique mérite une réaction forte.
Le gouvernement ne doit pas céder : aucune concession sur la SORAZ n’est acceptable, aucune concession sur l’amont pétrolier n’est acceptable.
La société civile doit se mobiliser pour faire comprendre que le Niger est une démocratie et que ce ne sont pas les chinois qui peuvent décider du gouvernement de notre pays mais biens les citoyens et les citoyennes Nigériens.
Les chinois doivent redémarrer la raffinerie et commencer la construction du pipeline immédiatement ou en payer le prix. Le gouvernement, soutenu par tout le pays, a réussi à faire plier Areva sur SOMAIR et COMINAK, ce n’est pas pour aujourd’hui céder au chantage des chinois.