Les travaux de construction de la route Tahoua-Agadez seront bientôt lancés, probablement en fin de cette semaine. C'est un événement attendu avec intérêt par les populations de la région d'Agadez et de Tahoua qui verront ainsi la fin du calvaire qu'elles ont longtemps enduré sur ce tronçon fortement dégradé.
Cofinancée par l'État nigérien et les Entreprises minières d'Arlit (Cominak et Somaïr), la route Tahoua-Agadez-Arlit a été construite entre 1978 et 1980. La présence de ces sociétés au Niger a donc permis la construction de ce tronçon bitumée de 685 km entre Tahoua et Arlit. L'objectif visé est le développement du réseau routier, le désenclavement de la région en la reliant au réseau Ouest africain ce qui permet aussi de desservir les régions d'Agadez et d'Arlit à partir du sud du pays.
La route Tahoua-Agadez-Arlit avait comme objectif principal de faciliter l'exportation de l'Uranium. Son entretien était assuré jusqu'en l'an 2000 par la SERTA (Subdivision d'Entretien de la Route Tahoua Arlit) dotée de moyens matériels et humains adéquats. Au terme de l'existence de la SERTA, un organe de financement de l'entretien de cette route a vu le jour : GERTA (groupement pour l'entretien de la route Tahoua-Arlit).
En plus de l'entretien courant, elle a bénéficié d'un entretien périodique en enduit superficiel Monocouche réalisé par tronçons successifs de 1986 à 1991 indique Adamou Issoufou, Ingénieur routier au cours d'un atelier de formation organisé à Tunis par le Comité de Liaison de la Route transsaharienne. Les différents problèmes rencontrés sur les ouvrages de la RTA sont très variés, estime M. Adamou Issoufou. Il s'agit entre autres d'un environnement désertique où la présence de sable est essentielle. Tous les koris surtout les grands sont franchis par des radiers qui ont les mêmes problèmes.
Grâce à un relevé exhaustif, poursuit M. Adamou Issoufou, on dénombre 731 ouvrages sur l'ensemble des tronçons de la RTA soit en moyenne un (1) ouvrage/Km. Les principaux ouvrages de franchissement sont constitués de dalots de faibles hauteurs, de buses en béton ou métalliques, de 28 radiers et de 6 ponts (dont 4 ponts à travées et 2 ponts cadres tous sur le tronçon Tahoua-Agadez).
D'une manière générale, ces ouvrages ont bien tenu, moyennant un suivi et de l'entretien courant. Ainsi, on observe des dégradations de structures, de protection, d'équipements, l'encombrement des ouvrages et des lits de cours d'eau.
Complètement dégradée en de nombreux endroits, la route Tahoua-Arlit (RTA) ou route de l'uranium est aujourd'hui un véritable calvaire pour les usagers. Ce tronçon se classe au premier rang par sa vétusté et son impraticabilité. Il faut de temps à autre prendre de grandes déviations, laisser la route puis la rattraper plus loin ce qui provoque un nombre élevé de pannes et d'accidents. La RTA comme on l'appelle, a été laissée à elle-même depuis que la SERTA a été fermée.
Le Groupe AREVA a annoncé la mise à disposition de l'Etat du Niger et ce, conformément à l'accord de partenariat stratégique conclu le 26 mai 2014, la somme de 14 milliards 759 millions de FCFA (22,5 millions d'euros) correspondant au premier versement pour la réfection du tronçon de la route Tahoua-Arlit. Selon AREVA, le montant total alloué à ce projet sera de 59 milliards 36 millions de FCFA (90 millions d'euros) sur 4 ans. Il vient compléter le soutien à d'autres projets d'infrastructures comme la construction d'un siège social à Niamey pour les sociétés minières ou le programme de développement agricole de la Vallée de l'Irhazer pour renforcer la sécurité alimentaire du Nord du Niger .
La réfection de la route Arlit-Agadez-Tahoua bénéficiera aux sociétés qui empruntent cet axe dans le cadre de leurs activités minières. Ce projet constitue également, un projet de développement pour le Niger. Il ne s'agit pas d'une route à l'usage unique de nos sociétés indique un haut responsable d'AREVA, elle est empruntée par de nombreux autres utilisateurs pour de multiples activités économiques.
