Le journal officiel de la République du Niger dans son numéro spécial N°18 du 05 septembre 2013, est assez illustratif de l’amateurisme du régime actuel constamment décrié par les citoyens.
En effet, dans ce journal, on découvre une loi à double date de promulgation, soit le 12 juin et le 17 juin 2013. Il s’agit de la loi N°2013-30 du 17 juin 2013 modifiant et complétant la loi N°2011-18 du 08 aout 2011 instituant un médiateur de la République. L’intitulé de cette loi porte la date du 17 juin alors qu’en bas elle est signée le 12 juin. Qu’à cela ne tienne ! Pire, au delà de cette erreur matérielle manifestement grave et révélatrice de l’amateurisme du régime, on apprend à l’article 5 nouveau de cette loi ‘’bi datée’’, que « les fonctions du Médiateur sont incompatibles avec tout mandat électif, l’exercice de toute activité professionnelle et tout emploi public à l’exception de l’enseignement su périeur ».
Or l’actuel Médiateur de la République n’est autre que le président de parti RSD, donc bénéficiant d’un mandat électif. Qu’est ce alors à comprendre par cette loi à deux dates ? Et quelles conséquences tirer de la violation flagrante de ce texte tant pour le Médiateur que ceux qui l’ont proposé et nommé? De deux choses l’une : soit Cheiffou Amadou a manqué de vigilance politique pour laisser passer l’article 5 nouveau de la nouvelle loi, soit la modification a été faite sur son dos pour lui faire du chantage. Du reste, des analystes politiques indiquent même que cette loi aurait été modifiée dans la perspective de 2016, pour empêcher le Médiateur national à être candidat aux futures consultations électorales. Avec cette modification, tout semble apparemment indiquer que le pouvoir de Niamey tente de baliser le terrain dans le but d’offrir un second mandat à Zaki.
En tout cas, au vu de la modification de la loi n°2011- 18 du 08 aout 2011, le président du RSD semble déjà être éliminé de la course de 2016. Peut être, c’est cette modification qui a amené Kassoum Moctar à parler d’un éventuel soutien de son parti dés le premier tour à Issoufou Mahamadou pour un deuxième mandat. En tout état de cause, avec les agissements divisionnistes du système Guri, les leaders politiques soucieux du devenir et du bonheur du peuple nigérien doivent se mobiliser pour barrer la route à l’élan autocratique du clan Issoufou Mahamadou. Aujourd’hui, tout est à découvert grâce au contrôle citoyen, des citoyens qui même s’ils n’ont aucun pouvoir gardent leur droit de regard sur ce qui se passe dans leur pays.