Ainsi donc par son propre comportement et surtout par ces attitudes de mépris vis-à-vis des autres, Amadou Boubacar Cissé ministre d’Etat du Plan et du Développement Communautaire a créé lui-même les conditions de son éviction du gouvernement de Briji Raffini, entrainant avec lui le ministre de la culture d’obédience UDR Tabbat, le sieur Abdou Assoumane.
En fait, Cissé se croyait très fort dans le système et suffisamment puissant pour ne pas prendre en compte les consignes et ordres du premier ministre chef du gouvernement qu’il voulait narguer au passage. Sauf que le président Issoufou ne l’a pas accepté et a plutôt mal digéré cette "indiscipline caractérisée" d’un membre du gouvernement à l’endroit du premier ministre. Dès lors, la messe était dite pour Cissé et les siens. Il ne devrait même pas attendre qu’on le mette dehors de la salle du conseil des ministres. Il devrait avant tout se dire qu’Issoufou devait choisir entre lui et la personne du premier ministre. Qu’il, se rende à l’évidence qu’il ne fait pas le poids face au discret Briji Raffini. Et donc, pour le président Issoufou Mahamadou, le choix entre les deux hommes fut très clair. Il n’a pas fait de quartier à choisir entre un homme discret mais efficace contre un autre au tempérament nerveux et même belliqueux par moment.
Cissé aura donc payé pour son arrogance vis-à-vis de Briji. Il a mal mesuré sa dimension à côté de celle d’une personne d’une envergure manifestement plus grande que la sienne. C’est donc lui, le gros perdant de cette affaire de mauvaise humeur en plein conseil des ministres….Mais le problème de Cissé va au-delà de cette simple anecdote entre lui et Briji Rafini puisqu’autant qu’on s’en souvienne, il avait été éjecté du régime de Baré alors qu’il occupait les fonctions de premier ministre dans pratiquement les mêmes circonstances. Même du temps de Baré, Cissé voulait en faire à sa guise et ne pas respecter les consignes qui lui avaient été données. Il voulait passer outre les directives de sa hiérarchie. Ce qui n’avait pas plu au Général Baré qui, un bon matin mettra fin à ses fonctions en qualifiant l’équipe qu’il dirigeait de gouvernement « d’incapables ». Si donc, vous suivez notre analyse, c’est la personne même de Cissé qui est équivoque à notre avis. A chaque fois, vous lui faites confiance en lui confiant une tâche importante et lui en rajoute un petit peu de son caractère provocateur ou alors arrogant. Ma foi, cela ne rend pas service chaque fois. Hier comme aujourd’hui, c’est bien lui qui s’en sort plutôt mal et quelque peu… déséquilibré. La preuve, la dernière crise a mis au grand jour une grosse différence d’appréciation entre lui, en sa qualité de président de l’UDR Tabbat et des députés de ce parti de leur côté très attachés aux ténors du régime actuel. Ce sont eux qui auraient proposé le remplaçant d’Abdou Assoumane au département de la culture du gouvernement remanié.
Il faut donc en conclure que le sieur Amadou Boubacar Cissé n’est pas un homme politiquement… correct. Qu’il intègre chaque fois des combinaisons politiques pour par la suite prétendre les saborder. Et même qu’il n’est pas « fréquentable » pour tout bon politicien tant qu’il ne cesse de se comporter de cette manière-là.
Et de surcroît, Cissé doit aujourd’hui se rendre à l’évidence de sa grosse erreur : personne ne peut accepter de travailler avec lui et le laisser faire, ne pas lui demander des comptes ou même lui laisser libre cours à faire tout ce qui lui passera par la tête.
Avec de telles préjugés, Cissé, disons la personne de Cissé, l’homme politique serait en train de s’offrir l’image d’un politicien versatile et difficile à gérer dans le cadre d’une alliance politique ordinaire. Ce qui ne lui rend absolument pas service tant aujourd’hui que demain…
Pourvu qu’il comprenne cela une bonne fois avant qu’il ne soit trop tard !