Il est de plus en plus loisible de le constater, l’anarchie s’installe tranquillement dans notre pays. Une anarchie qui se constate au fait que les citoyens ( du moins dans nos grandes agglomérations) ne respectent peu ou prou les injonctions de la force publique, l’absentéisme qui prend de l’ampleur dans les services au point de les paralyser, l’utilisation des moyens de l’Etats à des fins privés…bref on a la nette impression que chacun fait ce qu’il veut, à tous les échelons de la société.
Quelques cas patents…
Acte 1 :
Quelque part sur une grande artère de la Capitale, un feu rouge bien visible signale à l’attention des usagers de la route. Tout le monde s’arrête… sauf quelques intrépides qui continuent leur chemin comme si rien n’était. Ou plutôt comme si ceux qui respectent cette consigne de circulations sont des…cons !
Acte 2
Toujours sur le même axe, la grande voie qui permet un double file ne suffit pas depuis quelques mois à endiguer l’embouteille monstre. Il faut donc prendre son mal en patience, le temps d’infatigables policiers parviennent à débloquer la circulation. De petits malins qui se crient plus pressés que les autres usagers, ne trouve rien de mieux, que de prendre possession du trottoir pour gagner des rangs dans les files, au risque de renverser des piétons.
Acte 3
Le respect des feux rouges n’est apparemment plus une obligation au Niger. Car ils sont de plus en plus nombreux les motocyclistes comme les conducteurs de voitures qui se fichent royalement de cette signalisation. Du coup, les accidents de la circulation prennent de plus en plus d’ampleur !
Acte 4
Il y’a quelques jours une intervention musclée de la police municipale permet de dégager tous les abords du grand marché occupés illégalement par des vendeuts mobiles qui entravaient sérieusement la circulation. Le lendemain, ils sont pratiquement tous revenus !
Idem pour les alentours de la maternité centrale envahis par toutes sortes de vendeurs, une situation qui jure avec la quiétude des lieux !
Acte 5
Vous l’avez sans doute remarquer, on voit de plus en plus des jeunes s’installer à trois sur une moto, et cela au vu et au su des policiers qui laissent faire.Et pour cause,
Toujours est-il que ces comportements sont de nature à surmultiplier les risques d’accidents et augmanter le nombre de victime.
Des forces de l’ordre découragés
Evidemment on tenté devant un tel désordre caque font les policiers !
Tant bien que mal il faut leur boulot. Mais avec les moyens qu’on leur donne. Quand bien, ils intiment les contrevenant de s’arrêter, leur capacité de contrainte est faible car pour la plupart ils ne sont pas dotés de motos puissantes permettant d’organiser la poursuite. Souvent le gardien de la paix doit choisir entre continuer à régler la circulation ou enfourcher sa bécane pour poursuivre les récalcitrants car malgré les efforts visibles de recrutements de nouveaux agents dont des femmes, il y’a toujours manifestement une insuffisance d’effectifs et de moyens pour permettre aux forces de l’ordre de faire efficacement leur boulot.
Là ou le bât blesse et procure aux policiers des sentiments de frustration est que plus de 50% des contraventions qu’ils dressent sautent grâce à des interventions !.
LA PERTE DU SENS DU CIVISME
Ces péripéties somme toute observable dans une moindre mesure dans d’autres métropoles africaines ne seraient pas inquiétantes si elles n’étaient pas l’un des signes de la perte du sens du civisme de beaucoup de nos concitoyens. Certes de tout temps on se plaint, chacun rejetant la faute sur l’autre, de la persistance de cet « esprit nigérien » ou de cette fameuse « mentalité nigérienne » qui consiste à dire que nous sommes viscéralement méchants parce que nous voulons pas la réussite de l’autre, mais cela n’a rien à voir avec la perte du civisme tel que l’on l’observe actuellement. Au temps du Général Seyni, Kountché, les Nigériens étaient relativement disciplinés. Que l’on ne vient pas surtout nous rétorquer que parce que le régime était une dictature et que le dirigeant d’alors inspirait la crainte !
La vérité est que l’on ne peut obtenir un comportement citoyen uniquement par la contrainte. Ce qui est par contre indéniable est que le comportement des dirigeants de l’époque était relativement irréprochable. En somme l’exemple venait du haut.
L’IMPUNITE ET LA CORRUPTION MOTEUR DE L’INCIVISME
Au risque de nous répéter sans cesse, si le citoyen lambda manifeste aujourd’hui de plus en plus de l’indifférence vis à vis, de l’observance d’un bon code de conduite citoyen, c’est qu’il n’en voit pas tellement l’intérêt. Ce comportement non citoyens est en réalité une forme de résistance pacifique qui si l’on n’y prend garde peut déboucher un jour sur la violence.
En effet confronté à tous ces scandales d’enrichissement subit et illicite fruit de trafics divers, tous ces actes de banditisme économique qui ne sont pas sanctionnés, tous ces marchés hyper juteux octroyés de simples intermédiaires manière ou à des entrepreneurs reconnus pour leurs incompétences sur fond de corruption de fonctionnaires…il y’a effectivement de quoi se décourager les meilleures bonnes volontés !
Résultat des comptes, beaucoup de nos concitoyens estiment que face à cette entropie, chacun est désormais libre d’en faire à sa tête !
