Après les fameuses minutes de discussions qui scellent l’entente léonine entre la ‘’Renaissance’’ et le groupe Areva. Vous découvrirez dans la présente parution de votre journal, comment les guristes ont lésé une fois de plus le peuple nigérien en concédant des faveurs monumentales à une autre multinationale.
L’opérateur de téléphonie qui dribble le fisc nigérien
C’est un euphémisme que de dire que cet opérateur de téléphonie mobile brasse des milliards de francs CFA. Toutefois, une grande partie de cet argent échappe au contrôle du fisc nigérien. En effet, par des pratiques comptables dévoyées, cette multinationale dissimule ses vrais chiffres d’affaires. C’est ainsi qu’à la suite de contrôles sur pièces et de rapprochements de chiffres d’affaires, les services de la Direction des Grandes Entreprises (DGE) ont notifié à cette société deux (2) redressements fiscaux de 6.739.824.000 FCFA et 7.185.939.875 FCFA. À ces montants s’ajoute une première notification de 10.746.502.739 FCFA assortie d’une pénalité de 1.338.947.094 FCFA. L’ARTP a également infligé des amendes de l’ordre de 800.283.861 FCFA et 1.691.482.404 FCFA à cette même compagnie de téléphonie mobile. Faites vos calculs et vous aurez la somme vertigineuse de plus de 26 milliards FCFA. C’est ce montant faramineux que cet opérateur doit à l’Etat du Niger sur la période de janvier 2011 à août 2012 et de janvier à mars 2013.
Le sceau du Secrétaire Général du Gouvernement
Ayant épuisé toutes ses voies de recours pour contester les sanctions qui lui sont infligées, la société de téléphonie s’était finalement résolu à négocier avec l’Etat du Niger. Ce qui est une procédure normale. C’est ainsi que les deux parties ont convenu de « régler au mieux et de manière définitive ces différends ». Et pour la circonstance, l’Etat du Niger était représenté par le Secrétaire Général du Gouvernement, Gandou Zakara et la firme de téléphonie mobile par son Directeur Général. En pareil cas, les Nigériens espèrent en toute légitimé que notre gouvernement sortira gagnant de ces pourparlers. Mais hélas, les guristes ont l’esprit patriotique éternellement en berne. Et au finish, tenez-vous bien, le Niger a été lésé sur toute la ligne. C’est d’ailleurs peu dire. Gandou Zakara, le Secrétaire Général du Gouvernement, a apposé son sceau sur un protocole d’accord transactionnel au terme duquel la société épinglée par le fisc s’engage à verser à notre pays que 2.048.177.282 FCFA. Une broutille, au vu de l’énorme montant des sanctions infligées.
Evidemment, tout Nigérien est écoeuré par de telles pratiques, qui malheureusement rythment au quotidien la gestion de la ‘’Renaissance’’. Ainsi, l’opérateur de téléphonie mobile tire son épingle du jeu au détriment de notre pays. Et comme convenu entre les deux parties, l’audience du tribunal du 6 mai 2015 a constaté le protocole d’accord transactionnel. L’affaire est donc officiellement et judiciairement close. Soulignons que le présent article se base sur des documents officiels. Mais des sources très proches du dossier évoquent quelque 34 milliards FCFA comme étant le montant réel des sanctions à l’encontre de cette société. Et qu’aux termes des ‘’négociations’’ avec Gandou Zakara, l’opérateur n’a déboursé en réalité que 800 millions FCFA ! Alors question : qui a permis qu’on prive de la sorte l’Etat du Niger de substantielles rentrées d’argent ? Pour s’en sortir à si bon compte, la société de téléphonie mobile a-t-elle soudoyé certains responsables étatiques ? Au vu de la largesse dont a bénéficié cette compagnie de téléphonie, on ne peut que croire à des complicités en haut lieu. Des pontes du régime sont indéniablement trempés dans cette écoeurante affaire. Exiger que la lumière soit faite sur ce dossier, c’est comme prêcher dans un désert. Car, le monde entier le sait, les guristes sont englués jusqu’au cou dans des affaires des plus compromettantes. Pour l’instant, la firme de téléphonie mobile se frotte les mains, elle a rondement réussi son coup au Niger, avec l’aval de nos plus hautes autorités. À la fin de la ‘’Renaissance’’ (très bientôt Inchallah), les Nigériens mettront du temps avant de colmater les brèches laissées par l’affairisme d’Etat érigé en mode de gouvernance.
