Zinder, la capitale du Damagaram, a accueilli, le dimanche 13 Septembre dernier, les milliers de délégués et militants du parti de Hama Amadou à l’occasion de son congrès d’investiture en prélude aux élections générales du début de l’année 2016.
L’événement était de taille et nécessitait l’ingéniosité pour que l’ESPRIT LUMANA triomphe du harcèlement politique auquel le parti et ses leaders sont soumis par le guri système.
Autant dire que la parade est trouvée avec l’investiture du président du parti, Hama Amadou encore en exil à Paris, comme candidat aux présidentielles 2016, sans aucun doute, face au président -candidat à sa réélection Issoufou Mahamadou.
Un pas décisif vers le retour triomphal de l’exilé de la 7ème République vient d’être franchi par les congressistes qui ont voté, à l’unanimité, l’investiture de Hama Amadou.
A présent, rien, absolument rien, ne peut l’empêcher de fouler des pieds le sol de sa patrie.
En tout cas, ce ne sont ni les poursuites ni le mandat d’arrêt national lancé encore moins les menaces du Ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou qui entraveront la marche de
l’enfant de Youri vers son singulier destin.
Selon un responsable du LUMANA : « nous travaillons pour que le Président Hama Amadou rentre au pays et gagne les présidentielles de 2016.
Comme Mandela qui est passé de la prison à la présidence de l’Afrique du Sud, notre leader
passera de l’exil à la présidence ! Et si le régime l’envoie en prison, eh bien, le Président Hama rééditera le destin de Mandela ! »
En matière de menaces à son encontre, il faut rappeler la toute récente proférée par le même Hassoumi Massaoudou dans les colonnes de Paris Match.
A la question suivante posée par le journaliste : « Hama Amadou nous a fait savoir qu’il comptait revenir au Niger pour la campagne électorale, qu’en pensez-vous? », le Ministre Hassoumi a été sans équivoque : « S’il revient, il sera arrêté.
Ses avocats ont demandé la levée du mandat d’arrêt, ils ne l’ont pas obtenue. »
Pendant ce temps, son mentor, lui, jouait de la hauteur dans une interview dans le journal Jeune Afrique à travers des expressions du genre : « je suis un démocrate, pas un assassin » ou « cette affaire est devant la justice je n’ai pas à la commenter. »
C’est donc pour défier cette hargne que le congrès de Zinder a manifesté sa solidarité à l’endroit de son martyr de président en lui ouvrant le boulevard du retour au bercail.
Advienne que pourra !
Selon toute vraisemblance, là ne sont pas les seules motivations du MODENFA/LUMANA AFRICA. En effet, l’histoire nous enseigne que Hama Amadou avait, en 2009, lancé ce parti depuis sa prison de Koutoukalé.
Après quelques mois d’existence, il s’était positionné en troisième position des présidentielles de 2011 en charriant 19,82% du suffrage derrière Issoufou Mahamadou avec
36,06% et Seïni Oumarou 23,24% et loin devant Mahamane Ousmane qui n’a obtenu
que 8,42%.
Au plan des élections législatives, son parti, le LUMANA AFRICA, s’en est sorti avec 24 députés sur les 113. Une telle prouesse conforte, au plan national, l’envergure de Hama
Amadou mais l’on sait également que l’exilé du guri système jouit d’une aura incontestable sur le plan international.
En bref, ses partisans ne peuvent que lui renouveler leur confiance. Il est clair aussi que cette décision du congrès de Zinder a des implications sur le plan politique.
En renouvelant leur confiance à Hama Amadou, les responsables et militants du MODEN-FA/LUMANA AFRICA mettent la pression sur leur guru pour l’obliger à revenir au bercail.
Courage ou pas, Hama Amadou doit faire honneur à ce formidable plébiscite qui ne peut que se renforcer dans le cas où le régime s’en prend à lui.
Les congressistes de Zinder ont certainement conscience qu’ils mettent le régime Issoufou Mahamadou dans un dilemme cornélien.
Hama Amadou au Niger, il devient ce qu’on appelle en zarma ‘’garangaran gunguri’’.
L’autre implication politique tient aux futures échéances électorales. Pour les lumanistes, le derby final se jouera entre le président sortant Issoufou Mahamadou – qui ne peut en aucun cas prétendre gagner les élections au 1er tour des présidentielles-et leur candidat.
Et comme le guri système s’est forgé sa propre impopularité au fil du mandat, Hama Amadou n’aura pas du mal à rassembler les forces de l’opposition et les frustrés pour la victoire finale.
Le jeu en vaut la chandelle ! Mais, pas de précipitations.
Attendons le déroulement du scénario pour voir plus clair.