Le personnel de santé dans les zones de conflit est de plus en plus exposé aux attaques armées et au moins 2.000 incidents ont été signalés au cours des deux années écoulées, ont rapporté les responsables du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Le CICR appelle ainsi les experts de santé militaires participant à des missions de paix à développer des connaissances en vue de meilleures pratiques permettant de réduire ces attaques.
"Cette approche concrète est essentielle pour nous aider à réagir face au manque alarmant de respect pour le personnel de santé, les équipements et les installations que nous continuons de constater lors de conflits armés et d'autres situations d'urgence", a déclaré à Xinhua le directeur de la délégation régionale du CICR à Harare, Thomas Merkelbach.
M. Merkelbach a rappelé que la première convention de Genève, mise en place en 1863, avait pour but de protéger le personnel médical militaire, ainsi que ses équipements, installations et patients.
"Malheureusement, la protection du personnel, des installations et du matériel de santé, ainsi que de ceux qui bénéficient de ces services, est de plus en plus menacée", a-t-il déclaré.
Le CICR a organisé un séminaire réunissant des experts militaires de santé de 11 pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) pour améliorer l'accès aux services de santé lors des opérations de maintien de la paix et s'assurer que l'accès aux soins de santé reste au coeur de l'action humanitaire.
Le séminaire a été organisé alors que la Force en attente de la SADC doit entrer en fonctionnement en fin 2015, d'après les plans prévus par l'Union africaine (UA).
Les forces des pays de la SADC participent à des missions de maintien de la paix, alors qu'à une échelle plus grande, l'Afrique déploie plus de 100.000 soldats de paix depuis début 2015.
Toutefois, un grand nombre d'installations de santé ont subi des attaques, en particulier de la part d'organisations terroristes qui font peu de cas des droits de l'Homme ou du droit des blessés à accéder aux soins.
Le représentant régional des forces armées du CICR, Jacques Lemay, a indiqué qu'il y avait eu une augmentation des incidents d'empêchement d'accès aux soins médicaux. Environ 2.000 incidents de ce type ont eu lieu au cours des deux dernières années, a-t-il dit.
"Sur ces 2.000 incidents, 52% ont eu lieu à l'intérieur des installations de santé. Nous avons également subi des pertes en vies humaines et trois membres du personnel de santé sont actuellement retenus en otage depuis plus d'un an", a-t-il dit.
M. Lemay a souligné la nécessité de sensibiliser les militaires pour permettre aux établissement de santé de fonctionner en termes de la Convention de Genève.
Kaka Mudambo, coordinateur régional des services de santé militaire de la SADC, a indiqué pour sa part que l'engagement avec le CICR est important car la Force en attente de la SADC est presque prête et que ses militaires doivent se préparer à agir tout en assurant la sécurité des installations de santé.
Toutes les deux parties d'un conflit peuvent être coupables d'attaquer les installations médciales et le CICR prend bien soin de ne pas contrarier aucune des parties belligérantes. F