Introduction
Les mots, nous le savons, ne sont pas innocents. Ils ont une histoire, une ‘’généalogie’’ et un usage. En plus, dans chaque mot, on trouve un vécu personnel qui influe sur la compréhension et l'interprétation de la parole. En plus de cela nous avons des mots dont le sens est multiple et ambiguë. C'est le cas du mot POUVOIR. Nous en faisons l'expérience, soit comme objet que comme sujet. On a exercé et on exerce du pouvoir sur nous et nous mêmes, à notre tour, nous avons du pouvoir sur d'autres personnes.
1 - Nous, objet de pouvoir
. L'expérience du pouvoir des armes, de l'argent et de la dictature au Libéria
. Le pouvoir des divisions ethniques et historiques en Croatie
. Le pouvoir des classes sociales, à l'usine
. Le pouvoir des divisions religieuses, à Niamey le 17 janvier 2015
. Le pouvoir des traditions culturelles, en Cote d'Ivoire
. Le pouvoir sur les corps, les tortures en Argentine
. Le pouvoir de la science médicale, pendant une grave maladie
. Le pouvoir du monde humanitaire, au Niger
2 - Nous, sujets de pouvoir
. Le pouvoir dans certaines relations humaines
. Le pouvoir intellectuel
. Le pouvoir ‘’racial’’
. Le pouvoir dû au rôle religieux/social
. Le pouvoir de choisir une forme de vie différente en dehors du pays
3 - Les ambiguïtés du mot en situation
Si l'on donne une première définition du pouvoir comme la capacité d'un agent de faire opérer à un autre agent ce qu'il n'aurait pas fait sans l'intervention du premier. On voit que cette définition recouvre toute une rangée des cas et réalités. On pourrait tentes d'opérer une première distinction, celle du pouvoir comme DOMINATION et du pouvoir comme AUTORITE.
Le pouvoir comme ‘’domination’’ est le ‘’pouvoir sur’’ une réalité sociale ou des individus qui écrase, a pour but de soumettre afin d'atteindre un but particulier, soit-il politique, économique, religieux, social. L'exemple le plus évident est celui de la dictature (des armes, politique, économique, sociale).
Dans ce cas le pouvoir est toujours oppressif et donc inacceptable, la fin ne justifie pas n’importe quel moyen. Les moyens devraient toujours être ‘’humains’’, dans le respect de la dignité de la personne.
Le pouvoir comme ‘’autorité’’ est celui qui est exercé afin de rendre l'autre réalité sociale ou personnelle, capable de ses choix responsables afin de mettre l’autre en condition de devenir ‘’auteur’’ à son tour. L'exemple le plus évident est celui de la famille, des amitiés, de l'école, de la politique bien interprétées. Dans ce cas l’autorité peut se transformer en ‘autoritarisme, les exemples sont multiples.
4 - Les raisons d’être du pouvoir et ses caractéristiques
Elles découlent de la nature sociale de la personne humaine qui se réalise seulement dans les relations. Une quelque forme de pouvoir-autorité est nécessaire pour ne pas tomber dans l’anarchie et le risque que les puissants gagnent sur les faibles.
Le pouvoir come autorité qui facilite la croissance de la réalité sociale ou personnelle est celui qui devrait s’appliquer dans le quotidien et dans les instances politiques.
Selon Michel Foucault, philosophe, qui s’est beaucoup penché sur le pouvoir de ‘’domination’’ et sur le pouvoir ‘’pastoral’’, le pouvoir est totalement invasif de la réalité sociale. Il n’y a pas un seul ‘’centre de pouvoir’’ mais c’est plutôt un réseau. Tout pouvoir engendre une résistance.
Conclusion
Il y a un passage dans l’évangile de Jean qui offre une perspective particulière intéressante de ce type de pouvoir-autorité. C’est le récit du lavement des pieds opéré par Jésus à ses disciples. Ce qui nous intéresse, dans ce contexte, c’est la portée symbolique du geste que lui-même justifie : Quand il leur eut lavé les pieds il leur dit, comprenez-vous ce que j’ai fait ? Vous m’appeler Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maitre, vous aussi vous vous laver les pieds les uns aux autres. (Jn13, 12-14)
Dans ce cas nous avons une clé d’interprétation possible, peut-être unique, du pouvoir d’autorité comme service de l’autre. C’est une nouvelle vision du pouvoir, une perspective à explorer et peut être à appliquer dans tous les domaines, surtout dans la politique.