Au moins deux militaires nigériens ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une attaque du groupe islamiste Boko Haram dans un village du sud-est du Niger proche du Nigeria, a annoncé l’armée nigérienne vendredi.
"Le bilan global provisoire de cette attaque est de deux militaires tués et sept blessés", précise un communiqué du ministère nigérien de la Défense lu à la télévision d’Etat.
Les assaillants ont "détruit" un véhicule de l’armée, déplore le communiqué. L’incident est intervenu lorsque l’armée, stationnée dans la zone, a été "alertée vers 22H30" (21H30 GMT) de "l’imminence d’une attaque" contre le village de Baroua, et a dépêché ses éléments afin qu’ils se rendent sur les lieux, explique le texte.
En route pour Baroua, l’équipe d’intervention est "tombée dans une embuscade" tendue par "des éléments présumés de Boko Haram", souligne le communiqué.
Selon la radio privée Anfani, la fusillade entre l’armée et les insurgés a duré "plus de cinq heures". Les assaillants ont pillé des magasins et "emporté d’importantes quantités de vivres", selon cette radio.
Cette attaque marque une reprise des raids de Boko Haram, après près de deux mois d’accalmie dans cette zone.
Le 24 septembre, quinze civils, dont un chef de village, avaient déjà été tués dans une attaque de Boko Haram contre un village situé sur les bords de la rivière Komadougou Yobé, qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria.
Depuis février, Boko Haram et ses éléments locaux ont perpétré des attaques meurtrières dans la zone de Diffa (sud), frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes.
L’ONU a répertorié, depuis le 6 février, 54 attaques de Boko Haram ou affrontements impliquant ses combattants avec l’armée nigérienne dans le sud-est nigérien.
Les armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun luttent ensemble contre les insurgés désormais affiliés à l’organisation Etat islamique (EI), auxquels elles ont infligé de sérieux revers ces derniers mois. Mais les violences et les attentats du mouvement armé n’ont pas cessé.
Pour combattre Boko Haram, les quatre pays et le Bénin ont mis sur pied une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8.700 militaires, policiers et civils, avec un quartier général à N’Djamena au Tchad.
La coalition "a sans conteste affaibli la nébuleuse" islamiste mais "pour autant elle ne s’avoue pas vaincue", a reconnu le président du Tchad Idriss Déby Itno lors d’une récente visite au Niger.