Depuis quelques jours, les habitants de Niamey, la capitale, sont soumis à des coupures d’électricité intempestives qui durent de longues minutes voire plusieurs heures, comme c’est le cas dans la nuit du lundi au mardi 29 septembre. Un phénomène pour le moins inattendu durant cette période d’hivernage où la demande en énergie électrique n’est pas normalement très forte, à cause de l’humidité ambiante.
Il ne fait pas très chaud pour s’attendre à un recours systématique aux appareils de froid dans les foyers. Malgré cette situation, les coupures sont là, de façon intempestive, de jour comme de nuit. Mais jusqu’ici, aucune autorité en charge du secteur de l’énergie électrique n’est sortie pour expliquer aux consommateurs les raisons de ce désagrément, qui n’est pas sans conséquence néfaste sur leur bourse et leur bien-être. Outre les appareils électriques qui sont endommagés par la fréquence régulière des coupures, la santé des populations est aussi gravement menacée. Durant cette période d’hivernage finissante, les familles dorment encore dans les chambres, en recourant notamment à des appareils (ventilateurs, humidificateurs, climatiseurs, etc.) pour atténuer les piqûres de moustiques, qui sont à l’origine du paludisme. La fourniture d’énergie électrique n’étant plus régulière la nuit, les familles sont du coup exposées à cette maladie fortement mortelle. Ce désagrément qu’on fait subir aux populations estil lié à des problèmes sur la ligne haute tension en provenance du Nigeria ou à une défaillance locale ? Il n’a aucune explication. Les consommateurs doivent tout simplement prendre leur mal en patience et attendre la normalisation de la situation.
Ce mépris des autorités en charge de l’énergie électrique (ministère du Pétrole et de l’énergie, Nigelec) vis-à-vis des populations est insupportable. Il est d’autant insupportable qu’à la fin de chaque mois, quelles que soient les difficultés financières auxquelles se trouve confronté un abonné, le règlement de sa facture de la Nigelec avant le 6e jour du nouveau mois est une obligation. Au risque d’être privé de la fourniture l’électricité jusqu’à ce que la facture en souffrance soit réglée. Les abonnés doivent, eux, impérativement être réglos, mais la Nigelec n’est pas tenue de l’être dans le cadre de l’exécution du contrat qui la lie auxdits abonnés.
La preuve, elle n’assure pas de façon régulière et permanente la fourniture d’énergie électrique et elle ne se donne même pas la peine de leur fournir des explications lorsqu’il y a des perturbations susceptibles de leur causer des désagréments. Et cela dure depuis plusieurs années. Dans un pays où les populations sont véritablement soucieuses du respect de leurs droits, ce genre de comportement ne saurait être toléré, même s’il est l’oeuvre d’une société d’Etat. Mais nous sommes au Niger, un pays où tout peut se permettre parce que les populations sont incapables de se mobiliser pour faire respecter leurs droits. C’est la résignation.