Dimanche, jour du marché hebdomadaire de Tahoua, reste l'occasion rêvée pour faire les emplettes de l'Aïd el Kébir
Manque de pot, les revendeurs de moutons sont surpris de constater, avec amertume, que l'offre est aujourd'hui supérieure à la demande. Selon une enquête que nous avons menée au niveau des ménages des fonctionnaires, beaucoup ont pris leur disposition à l'avance pour acquérir leur mouton de Tabaski. Certains ont bénéficié des crédits bancaires ''spéciaux tabaski'' pour acheter un mouton. D'autres pratiquent carrément l'élevage familial. Les gros acheteurs des moutons venant du Nigéria vont directement s'approvisionner en bétail, tous les mercredis à Tlemcès, les jeudis à Abalak et à Badaguichiri, et le dimanche au marché de bétail de Tahoua.
Dimanche dernier, seuls quelques bouchers et certains chefs de familles retardataires, se sont vus dans l'obligation d'acquérir des moutons dont le prix oscille entre 45.000 FCFA et 75.000FCFA.
Les amateurs du petit élevage des ovins sont déçus, parce que les prix sont abordables, mais les acheteurs se font rares. C'est la mévente! L'embouche ovine n'est pas rentable cette année à Tahoua, avec le faible pouvoir d'achat des consommateurs. Ces derniers doivent non seulement faire face aux dépenses de la rentrée scolaire, mais aussi et surtout acheter les habits et les moutons de la Tabaski. Chaque chef de famille doit aussi subvenir aux besoins incompressibles: eau, électricité, vivres et condiments de la famille.
En outre, même si ces besoins primaires et secondaires des familles sont satisfaits, il faut aussi songer au bois de grillade, à l'huile et autres imprévus.
Certains fonctionnaires interrogés sur les tribulations du moment affirment qu'ils sont contre le paiement du prochain salaire par anticipation. Cela risque d'aggraver les problèmes, car les prix risquent de monter en flèche !
Mieux vaut donc se débrouiller. Chacun pour soi, Dieu pour tous...