Avec cette exigence formulée par le Cadre permanent de réflexion et d’action des syndicats de l’enseignement (CPRASE), le secteur de l’Éducation est plus que jamais en ébullition. En effet, eu égard aux récents développements de la situation, à la limite l’escalade à laquelle on a assisté, avec les réunions avortées avec le gouvernement, les marches réprimées et les voltefaces de la ministre de l’Éducation Mme Ali Mariama Elhadj Ibrahim qui, pas plus tard que la semaine dernière, devait expliquer Mounkaila Halidou, membre du CPRASE, avait abattu tous les efforts des parties en négociations, en affirmant au cours d’une rencontre qu’elle a initié avec des acteurs de la société civile, que le gouvernement a tout donné au enseignants mais que ceux-ci continuaient néanmoins à manifester.
Ainsi, face au mutisme des autorités en charge de l’Éducation malgré cette nième grève déclenchée le 11 mars et ce pour cinq jour, grève qui, si l’on ni prend garde pourrait déboucher sur un mouvement illimité, le CPRASE a pris ses responsabilités en exigeant purement et simplement le départ de la ministre de l’Éducation, seul gage, selon Mounkaila Halidou, d’un retour à la sérénité dans le secteur.
Par rapport aux différentes tentatives d’intimidation dont font l’objet les enseignants de la part des inspecteurs et autres responsables de l’éducation qui mettent tout en œuvre pour empêcher ces derniers de suivre les mots d’ordre du CPRASE et surtout eu égard aux interdictions de manifester décrétées par les responsable communaux de Niamey, dont la dernière en date est celle du maire du 3ème arrondissement, pas plus tard qu’hier, Mounkaila Halidou a tenu à clarifier les choses. Ce qu’il faut comprendre, selon lui, « c’est que la grève du CPRASE, ce n’est pas la grève des contractuels mais bien celle de tous les enseignants ». Aussi, pour lui, vouloir interdire toute grève reviendrait à violer la constitution où, non seulement l’article 34 de la constitution reconnait le droit syndical et le droit de grève, tant qu’il s’exerce dans les conditions prévues par la loi. Or, poursuit-il, du moment où nous toute la procédure et les délais requis pour déposer nos préavis, personne ne peut leur interdire de grever.
Toujours à l’intention de ces camardes encore récalcitrants ou intimidés par les menaces de sanction, Halidou a tenu à rappeler que la Convention 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) à laquelle le Niger est partie, garantie le droit de grève et s’il le faut, « nous n’hésiterons pas à recourir à l’OIT pour faire respecter nos droits ».