Les attaques suicide des combattants du groupe terroriste Boko Haram, qui ont fait plusieurs dizaines de victimes civiles et militaires en deux semaines dans la région de Diffa, dans l’extrême-est du Niger, proche de la frontière du Nigeria, crée de nouveau la psychose au sein de la population.
Au cours de près de huit mois passés, les Forces et de Défense et de Sécurité (FDS) du Nigeria, appuyées par les forces armées tchadiennes, ont engagé une opération d’envergure contre Boko Haram dans la région de Diffa, et au-delà, pour sécuriser tout le bassin du lac Tchad, après des attaques meurtrières à répétition des combattants de la secte, à partir des positions nigérianes qui ont fait plusieurs centaines de victimes.
Cette offensive des FDS ont pu contenir pendant plusieurs mois les attaques de Boko Haram, dans toute cette zone.
L’instauration le 10 février dernier de l’état d’urgence dans cette région a permis aux FDS de mener convenablement leur mission de sécurisation de la région et permis, en plus, l’arrestation d’un millier de combattants de Boko Haram, a-t-on indiqué de source officielle.
En dépit de ces efforts, et malgré le déploiement massif des FDS, la secte Boko Haram a multiplié les attaques meurtrières dans les villes nigériennes frontalières du Nigeria, depuis deux semaines, cette fois-ci, par des actions kamikazes.
Pire, même avec la montée des eaux de la Komadougou Yobé, l’immense cours d’eau faisant office de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, à Diffa, les attaques se multiplient, de jour comme de nuit, à pieds et même à dos de chameaux ; ce qui fait penser aux autorités locales que les combattants de Boko Haram vivent au sein de la population.
Des attaques qui ont occasionné, en moins de deux semaines, plus de 30 morts et une vingtaine de blessés, d’importants dégâts matériels.
Le 23 septembre à l’aube, des combattants de Boko Haram, venus du Nigeria, prennent d’assaut la localité nigérienne de N’Gartoua, dans la région de Diffa, massacrèrent 15 civiles, blessèrent grièvement 4 autres villageois, incendièrent des maisons, des boutiques et un véhicule, avant de disparaître dans la nature.
Une semaine après, le 30 septembre, deux soldats nigériens ont été tués et 4 autres blessés lorsque leur patrouille était tombée dans une embuscade tendue par des éléments de Boko Haram, encore venus du Nigeria, toujours dans la région de Diffa.
Ensuite, le 3 octobre, dix personnes dont 1 militaire, 5 civiles et 4 kamikazes de Boko Haram ont trouvé la mort et 7 autres ont été blessées dans deux attaques suicide perpétrées par le groupe terroriste armé dans la ville de Diffa.
La dernière action terroriste en date a eu lieu lundi dernier où trois kamikazes du groupe Boko Haram, voulant commettre des attentats à Bosso, dans la région de Diffa, se sont faits tuer, avant leur forfait, dans l’explosion de la charge qu’ils transportaient, au moment où ils tentaient d’entrer dans la ville.
Il s’agit des actions simultanées de Boko Haram visant des sites stratégiques à Bosso comme dans de la ville de Diffa, dont les casernes militaires et les milieux de grande affluence, qui ont été toutes déjouées sans atteindre leurs objectifs.
Certes, ces actions n’ont pas causé l’effet souhaité par les forces du mal, car vite contenues par les FDS avec la collaboration de la population, cependant, elles font planer de manière permanente la psychose et le doute dans l’esprit d’une population déjà meurtrie.
Par peur d’attaques, plusieurs établissements scolaires ont été fermés dans beaucoup de villages, des populations ont carrément déserté leurs localités.
L’ampleur de ces attaques a amené les autorités régionales à renforcer les mesures sécuritaires déjà existantes sur toute l’étendue de la région.
En outre, depuis mardi dernier, le ministre nigérien de la Défense accompagné des hauts responsables des Forces de Défense et de Sécurité nigériennes et des autres responsables des différentes unités de défense, se trouve dans la région de Diffa pour s’enquérir de la situation sécuritaire marquée surtout par ces attaques criminelles de Boko Haram.
L’autorité a saisi l’occasion pour appeler les forces armées déployées dans la région à redoubler de vigilance, car elles combattent désormais "un ennemi qui n’a plus de bases et sans visage".