Les citoyens nigériens sont plus que convaincus que tous les tapages, vacarmes et autres discours largement médiatisés en direction de la communauté internationale sur la lutte voire la victoire annoncée contre la nébuleuse Boko Haram, ne sont que mensongers.
Pire, les attaques meurtrières régulières ces dernières semaines prouvent que la maitrise de la situation sécuritaire est loin d’être acquise.
En effet, après l’attaque qui a fait 15 morts et des dizaines d’habitations brulées, s’en est suivie une autre qui a privé le pays de cinq âmes.
Face à ces événements douloureux le deuil décrété, n’a eu aucune espèce d’importance du moment que les plus hauts responsables politiques du pays l’ont défié à travers le déplacement touristique en Guinée et un voyage vers l’Arabie Saoudite alors même que les chefs d’état tel Hollande, le président de la république Islamique d’Iran et bien d’autres ont eu le reflexe immédiat de suspendre leur séjour à l’étranger suite au genre d’événements tragiques intervenus dans leurs pays.
Certes, compte tenu de leur mode opératoire Boko Haram est difficile à circonscrire, mais cela n’explique pas ses spectaculaires réussites coup sur coup.
En effet, les forces déployées peuvent-elles s’aventurer sans moyens de guerre appropriés? Nous sommes convaincus que la première armée Ouest africaine et la 10è de toute l’Afrique aurait fait une seule bouchée avec ces terroristes si tous les moyens de haute technologie militaire lui sont donnés.
En outre, au-delà des armes, si nécessaires, à nos forces de défense et de sécurité, il faudrait qu’elles soient placées dans les conditions de vie et d’existence idéales.
Que peut faire un militaire sans un traitement consistant et régulier?
Quel courage inspirer à un militaire, le ventre vide?
Quel esprit de combat peut avoir un militaire dont l’épouse et les enfants vivent loin de lui sans provisions?
Entre des militaires qui végètent dans cette situation et les pauvres populations regroupées dans des tantes de fortune ou même dans des villages sans moyens de subsistance qui doit sécuriser qui en cas d’attaques?
Si la haute sphère militaire ne part pas sur le terrain encourager régulièrement nos forces de défense et de sécurité, comment peut-on en outre leur permettre d’exposer les problèmes qu’elles vivent et leurs besoins réels afin de leur trouver des solutions immédiates?
Attend-t-on seulement qu’il y ait une attaque pour recevoir leur visite sur le lieu? Le courage du chef fait le courage du soldat.
En effet, lorsque le chef qui est sensé sur le terrain visiter tous les coins et recoins de la zone où opèrent les soldats suspend sa visite ou renonce précipitamment à tout visiter par peur d’attaques quelle leçon de courage laisse-t-il au soldat sinon «le courage, c’est la fuite devant l’ennemi.»
Au regard de tout ce qui précède, le MOJEN exige une réelle reprise en moins de la sécurité dans la région du Manga à travers:
1- La mise à la disposition des FDS de toutes les armes sophistiquées et appareils dont dispose le Niger,
2- Le versement régulier des traitements des militaires qui sont sur le front et des faveurs alimentaires à leurs épouses et enfants restés ailleurs,
3- La création des conditions de vie et d’existence: alimentation de qualité, adéquate et adaptée, des conditions sanitaires descentes...
4- Des visites régulières sur le terrain par les plus hauts responsables politiques et militaires afin de constater de visu les conditions de travail et s’enquérir de leurs besoins à travers ces militaires eux-mêmes
5- Veiller à ce que les populations accèdent aux biens alimentaires, eau, santé et éducation de façon régulière. Et que ces populations et les militaires ne manifestent aucun syndrome d’abandon.