Toute chose à une fin quelle que soit sa durée. Le feuilleton judiciaire de plus de deux ans pour le contrôle de la direction du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara) est sur le point de connaître son épilogue avec la décision rendue, lundi dernier, par la Cour d’Appel de Niamey.
Une décision qui confirme le verdict rendu en première instance, donnant raison à Seïni Oumarou, le président attitré du parti, et ses parti- sans. La Cour d’Appel a en effet confirmé la nullité du congrès organisé par Albadé Abouba et ses camarades dissidents qui ont décidé d’aller à la mangeoire du Guri mais aussi leur exclusion pure et simple des instances du MNSD Nassara. Ces derniers peuvent bien sûr se pourvoir en cassation s’ils veulent encore tirailler, mais tout laisse croire que la messe est dite. Même s’ils le font dans une logique de baroud d’honneur, leur chance de renverser la vapeur est très mince, à partir du moment où la Cour d’Appel n’a rien trouvé à redire par rapport au jugement rendu en première instance. C’est clean, le droit a été dit dans toute sa plénitude, il revient aux dissidents (Albadé et consorts) qui pavoisaient, lorsque la Cour d’Appel leur a donné l’autorisation de s’exprimer et d’agir au nom du parti en attendant l’examen du contentieux au fond, de tirer les conséquences de leur inconséquence. Contre la volonté du parti, ils ont décidé d’aller à la mangeoire, pensant qu’avec les soutiens politique et financier du Guri système, ils peu- vent récupérer le MNSD Nassara, l’avilir et le placer sous la coupe du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya), afin de faciliter l’obtention d’un deuxième mandat au président Issoufou Mahamadou, en dépit de sa pre- mière mandature désastreuse sur les plans politique, économique et social. Un désastre incommensurable que le pays mettra du temps à surmonter lorsque l’alternance se réalisera. Assurer un deuxième mandat cadeau à Issoufou, c’était cela l’objectif principal des dissidents à qui le MNSD Nassara a tout donné, mais qui en retour ont fait preuve d’ingratitude vis-à-vis du parti, à cause de la «fragilité» de leurs intestins. Ce sont eux qui ne peuvent pas concevoir la vie dans l’opposition, habitués qu’ils sont aux avantages et privilèges divers conférés par le pouvoir.
A telle enseigne qu’ils ont cru, avec le soutien et la bénédiction de leur gourou, qu’ils peuvent récupérer un parti d’opposition comme le MNSD Nassara tout en étant dans les bonnes grâces du régime. Dans aucun système démocratique de type libéral au monde, l’on ne peut être en même temps du pouvoir et de l’opposition. Lorsqu’on choisit d’être avec le pouvoir, on s’assume pleinement en laissant le parti d’opposition auquel on appartenait en paix. Mais on ne cherche pas le fragiliser en faveur du système qu’on a décidé d’aller aider. C’est une question de simple bon sens pour lequel on n’a guère besoin d’un dessin pour faire assimiler, par ceux qui rament à contrecourant des règles du jeu démocratique, ce principe élémentaire. A la suite de la décision rendue par la Cour d’Appel autorisant l’aile Albadé et consorts à s’exprimer et agir au nom du MNSD Nassara, on a vu certains truffions dudit camp s’époumoner sur des médias de la place en criant victoire, croyant peut- être que le vent souffle désormais en leur faveur. C’était mal connaître la justice qui sait consciemment qu’elle a un rôle déterminant dans la garantie du processus électoral en cours.
Elle a compris qu’il fallait décanter la situation en donnant raison au juste, pour ne pas avoir «Les mains sales» et devoir rendre des comptes au cas où la situation venait à se dégénérer. A présent que les choses sont désormais claires pour le MNSD avec Seïni Oumarou comme président légal et légitime du parti, il revient à ceux là qui ont joué aux aventuriers sans foi ni loi et qui ont perdu, de faire leur introspection, leur examen de conscience, et prendre la décision salutaire avant qu’il ne soit trop tard. Cette décision salutaire consiste notamment, pour ceux d’entre eux qui ne sont pas très sales, à demander pardon pour tout le mal commis aux légalistes, et à abandonner rapidement la barque Guri qui prend de l’eau de toutes parts pour regagner le bercail. C’est cela le salut pour eux. Autrement, ils seront abandonnés sur le bord de la chaussée, parce que le PNDS ne les alignera pas sur ses listes de candidatures et s’ils créent un parti politique, ils s’engouffrent dans une autre aventure à l’issue incertaine.