L'opérationnalisation de la force mixte multinationale (FMM) pour la lutte contre Boko Haram sera formalisée par la signature de l'accord prévu à cet effet entre l'Union africaine (UA) et la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) vendredi à Addis Abeba (Ethiopie), a annoncé lundi à Yaoundé un haut responsable de l'organisation panafricaine.
Créée en février dans la capitale camerounaise, cette force formée du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad, pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad, auxquels s'est joint le Bénin, et qui a choisi le siège N'Djamena (Tchad) pour abriter son état-major, devait initialement être opérationnelle au plus tard en juillet.
Outre des problèmes financiers et logistiques, le mandat de la FMM attend aussi d'être endossé, comme le prévoyait sa note de conception, par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, après avoir été validé par l'Union africaine.
Sous commandement nigérian, elle est dotée d'un effectif passé de 8.700 à 10.500 hommes, dont 8.500 soldats et 2.000 gendarmes et policiers, selon les dernières estimations.
La signature annoncée par le commissaire à paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, "le 16 octobre prochain à Addis-Abeba de l'accord entre l'UA et la CBLT relatif à la contribution de l'Union africaine pour l'opérationnalisation de la force multinationale mixte contre Boko Haram" est une perspective heureuse pour la matérialisation de ce projet.
C'est une urgence devenue plus cruciale au regard de l'intensité aujourd'hui vécue des attaques faites d'attentats-suicides de la secte islamiste nigériane, surtout au Nigeria, au Cameroun et au Tchad.
"En outre, le 16 octobre, des matériels de communication de l'Union africaine stockés à Bangui seront acheminés à N'Djamena pour doter la force multinationale mixte de moyens de liaison et de commandement, de contrôle et de coordination opérationnelle contre Boko Haram", a poursuivi le diplomate algérien, qui a condamné le "terrorisme abject" orchestré par ce groupe armé.