Comment aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l'objectif de maintenir le réchauffement climatique mondial en deçà de 2°C ? Comment réunir 100 milliards de dollars par an à compter de 2020 pour financer les politiques climatiques ? Comment la France se prépare-t-elle à accueillir et présider à partir du 30 novembre la Conférence Paris Climat ?
C'est pour répondre à ce genre de questions que le Ministère Français des Affaires Etrangères a initié le programme « invitations des journalistes étrangers à Paris».
Une invitation dont a bénéficié du 9 au 17 octobre dernier, une équipe de la presse nigérienne composée de Illa Kané, Directeur de Publication du journal la Griffe, président du Réseau des journalistes sur l'Environnement, Yahaya Garba, Directeur de publication du journal La Roue de l'Histoire, Sani Aboubacar, Journaliste au journal l'Evènement, Assane Soumana, Directeur de la Rédaction et des Centres Régionaux de l'ONEP et Mahamane Hadi Mahamane, journaliste, Conseiller Technique du DG ONEP.
La lutte contre le réchauffement climatique est un défi important à relever. C'est la Grande Cause mondiale, si nous espérions sauver la planète Terre.
Pour rappel, le cinquième et dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) souligne l'importance des activités humaines dans le dérèglement climatique et ses principales manifestations entre autres, la température moyenne annuelle a déjà augmenté de 0,85°C depuis 1880 et pourrait croître jusqu'à près de 5°C d'ici à 2100 ; plus de 90% de l'énergie due au réchauffement climatique est stockée dans l'océan ; l'océan Arctique pourrait être libre de glace avant le milieu du 21e siècle et les glaciers de montagne continueront à se vider. Le niveau de la mer s'est élevé de 0,19 mètre au cours de la période 1901-2010. Le GIEC prévoit une hausse probable de 26 à 82 cm d'ici à 2100 ; les concentrations de CO2 liées à l'homme ont augmenté de 40% depuis 1750 et de 20% depuis 1958.
L'humanité est donc en danger, elle court inexorablement à sa perte si rien n'est fait. D'autant plus que lors de la Conférence de Copenhague en 2009, les 195 pays représentés n'avaient pas pu trouver un terrain d'entente. Ils ont repoussé à 2015 la signature d'un accord global.
Selon l'ambassadeur Pierre Henri Guignard, Secrétaire Général en charge de la préparation et de l'organisation de la COP21, les préparatifs du Sommet vont bon train et déjà plus de 150 contributions pays ont été reçues.
La rencontre qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, au Bourget a pour but de freiner les évolutions du dérèglement climatique qui menacent nos sociétés et nos économies.
Après avoir énuméré les objectifs de cette conférence ambitieuse dont entre autres l'accueil au Bourget de près de 40 000 personnes, délégués et observateurs ; le rôle de facilitateur entre toutes les parties prenantes afin que soit trouvé un accord universel et contraignant pour maintenir la température globale en deçà de 2 °C, M. Guignard a appelé la communauté internationale à une solidarité planétaire, car "Ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement la qualité de la vie, c'est la vie des populations, des territoires, des biosystèmes."
Pour sa part, Nicolas Hulot, a indiqué que Paris sera un moment d'ambition et de vérité.
Il se joue à Paris, la vie des milliards de personne.
Pierre Radanne, Expert en politique énergétique, renchérit que pour la première fois dans l'histoire humaine, on est en train de chercher une solution commune aux problèmes communs. Il faut avancer ensemble maintenant, construire un intérêt commun et entraîner les pays à avancer dans cette direction.
Pierre Radanne a rappelé les objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui a vu le jour lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992. Ratifiée par 196 "parties", cette convention reconnaît l'existence d'un réchauffement climatique dû à l'activité humaine et donne aux pays industrialisés la responsabilité de lutter contre ce phénomène.
Une solidarité planétaire
Il faut souligner que lors du Sommet sur le climat à New York le 23 septembre 2014, la France s'est montrée à l'initiative : répondant à l'appel d'ONG comme Oxfam, elle a annoncé qu'elle contribuera à hauteur d'1 milliard de dollars, sur les prochaines années, au Fonds vert de l'ONU pour le climat, destiné à aider les pays vulnérables à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux effets du réchauffement.
Ce fonds, constitué lors des COP de Copenhague et Cancún, a pour but d'aider les pays vulnérables à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux effets du réchauffement climatique. Sa première capitalisation a permis d'atteindre 9,3 milliards de dollars. Trente-deux pays se sont engagés à l'alimenter pendant les quatre prochaines années.
Les États ont été invités à proposer leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui seront intégrés dans l'accord de la Conférence Paris Climat dès le premier trimestre 2015. Ces engagements seront contenus dans des contributions déterminées au niveau national (Intended Nationally Determined Contributions – INDC).
S'en suivra une période de consultation qui permettra d'apprécier si les engagements proposés sont propres à tenir l'objectif de limitation de l'augmentation du réchauffement climatique à 2°C.
Tous les pays devront être soumis aux mêmes règles afin que tous puissent vérifier les efforts consentis par les autres États et avoir l'assurance du respect des engagements. Ces règles de mesure, de rapportage et de vérification (MRV) seront une partie centrale de l'accord de la COP21 et devront en constituer la partie juridiquement contraignante.
La Neutralité climatique Quant à M. Ronan Dantec, Sénateur, il estime que les pays du G77 qui représentent plus de 90 % des émissions de gaz à effet de serre doivent nécessairement s'engager sur un accord contraignant.
De leur côté, les députés français ont adopté le jeudi 17 septembre dernier, le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord signé par la France avec le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), instance onusienne chargée de l'organisation des COP, au printemps 2015 en vue de la COP21.
Cet accord fixe "l'ensemble des règles, conditions et modalités relatives à l'organisation, l'accueil et la tenue sur le territoire français de la COP21/CMP11". Il précise, par exemple, la "liste des locaux, matériels, installations et services que le Gouvernement français devra fournir et/ou mettre en place'. L'accord insiste également sur la nécessité pour les organisateurs de parvenir à la "neutralité climatique" en suggérant "un plan destiné à réduire la consommation de papier" lors de la Conférence.
Il stipule aussi que le Gouvernement doit prévoir "des installations médicales appropriées" ou "faire en sorte qu'un hébergement approprié et des moyens de transports publics ou privés soient disponibles, à des tarifs raisonnables, pour tous les participants".
Durant notre séjour, nous avons constaté que tout le Gouvernement français est mobilisé pour assurer la réussite de cet évènement planétaire. La présidence de la COP21 a été dévolue à Laurent Fabius. Le ministre des Affaires étrangères et du Développement international assumera la responsabilité globale de la négociation multilatérale. La construction d'une position européenne incombera à Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.
Fait réjouissant, notre pays a déjà remis sa contribution et il compte prendre une part active aux négociations de Paris.