Le Ministère de la Justice organise depuis hier, à l'Académie des Arts Martiaux, avec l'appui financier de la France, deux (2) ateliers de formation respectivement à Niamey et à Maradi sur la Coopération internationale en matière pénale et les réseaux de coopération informelle pour les juges et les procureurs. Cet atelier a pour objectif de former et sensibiliser les acteurs de la chaîne pénale sur comment bien se servir des mécanismes pertinents de coopération judiciaire internationale.
C'est le directeur de cabinet du ministre de la Justice M. Chaïbou Mamane qui a présidé la cérémonie d'ouverture en présence du conseiller de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France au Niger et de plusieurs participants.
Cette rencontre qui durera trois (3) jours vise à initier les participants aux mécanismes de la coopération internationale et à l'utilisation de canaux informels de coopération internationale en matière pénale. Dans son discours d'ouverture, le directeur de cabinet du Ministre de la Justice a souligné que le terrorisme, la criminalité organisée, la corruption et le trafic illicite de drogue constituent de nos jours, des défis majeurs tant pour la communauté internationale, pour la région du Sahel que pour notre pays.
Ces phénomènes, a indiqué M. Chaïbou Mamane, compromettent des valeurs essentielles tels l'Etat de droit, le respect des droits humains, la protection des civils, la tolérance entre les peuples et entre les nations et le règlement pacifique des conflits. Ils peuvent également avoir un effet dévastateur sur le développement socioéconomique et sur la paix durable.
Ce sont des phénomènes complexes en mutation constante dont les mécanismes de financement et de soutien, les méthodes d'attaques et les cibles ne cessent de changer. Le traitement efficace de ces dossiers doit, selon le directeur de cabinet du ministre en charge de la Justice, nécessairement faire recours aux mécanismes de la coopération internationale notamment les instruments universels auxquels la résolution 1373 du Conseil de Sécurité exhorte les Etats à recouvrir.
C'est pour répondre à cette préoccupation du renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale qui se trouve être justement une des missions des points focaux, que la plateforme a, au cours de sa 5ème réunion tenue à Bamako au Mali du 17 au 20 novembre 2014, recommandé la formation des acteurs.
Cette même recommandation a été réitérée suite aux travaux de l'atelier sous- régional sur la coopération judiciaire transfrontalière contre le terrorisme des pays du Sahel et du Maghreb tenu à Dakar du 16 au 18 mars 2015. M. Chaïbou Mamane a en outre salué le partenariat exemplaire que le ministère de la Justice entretient avec l'Ambassade de France à laquelle il a renouvelé sa gratitude. Il a par ailleurs réitéré la constante disponibilité du ministère à poursuivre cette coopération.
Pour sa part, le conseiller de Coopération et d'Action Culturelle Adjoint à l'Ambassade de France a indiqué que la situation actuelle d'insécurité au Sahel nécessite une collaboration et une coopération accrue tant au niveau politique qu'au niveau technique. Ce combat quotidien poursuit M. Yannick Mevel concerne tout un chacun (les citoyens, les Forces de Défense et de Sécurité et les magistrats). Et tous les acteurs de la chaîne pénale sont impliqués et ne peuvent fonctionner les uns sans les autres.
Selon le conseiller de coopération à l'Ambassade de France, une affaire ne peut être jugée qu'en fonction du travail minutieux effectué en amont sur les dossiers et la sanction prononcée dans ce contexte peut alors remplir sa fonction première et dissuader.
M. Yannick Mevel a enfin salué la présence de tous les magistrats à cette rencontre dont les travaux donneront lieu à de fructueux échanges. Ce qui, espère-t-il, permettra d'améliorer la coopération judiciaire contre le terrorisme et de mieux coordonner les efforts et en assurer l'efficacité.