L’affaire CDS Rahama refait surface au devant de l’actualité nationale avec les événements survenus depuis le dimanche dernier à Niamey. Des éléments de la police nationale ont, en effet, fait irruption au siège du part sis à la place Toumo afin d’interdire une réunion du bureau politique nationale de la CDS Rahama convoquée par l’ancien président Mahamane Ousmane, par ailleurs actuel président du Front récemment créé par la coalition de l’opposition.
Les policiers se sont par la suite rendus au domicile de l’ancien chef de l’Etat, farouche opposant du Président Issoufou Mahamadou, qui a quand bien même pu se réunir par la suite avec ses fideles lieutenants dans un autre endroit. Selon nos sources, l’intervention de la police fait suite à une plainte qu’aurait déposée l’autre président qui se réclame de la CDS, l’ancien ministre Abdou Labo, ex bras droit de Ousmane et désormais proche de la majorité présidentielle.
Selon les proches de ce dernier, Mahamane Ousmane n’a plus la légitimité de parler au nom du parti vert, à la suite du long feuilleton judiciaire qui a opposé les deux camps avec au final, une décision en faveur de l’aile Abdou Labo. Pour les partisans de Mahamane Ousmane, il n’en est rien puisqu’ils ont fait appel de la décision rendue en première instance qui validait le Congres tenu par l’aile Abdou Labo en septembre 2014 et qui a été boycotté par l’aile de Mahamane Ousmane.
Il y a quelques semaines, Abdou Labo avait déjà menacé le président Ousmane de saisir la justice au cas où il continuait à parler au nom de la CDS notamment lors de la création du Front patriotique pour la République (FPR). A l’époque pourtant, des contacts avaient été établis entre les deux camps pour une médiation sensée ramener la sérénité au sein de l’ancien parti au pouvoir de 1993 à 1996. Entre temps, Ousmane qui s’est vu retirer son immunité pour son statut d’ancien chef d’Etat, a mis en place un Comité de soutien, le COSMO, une plateforme politique qui pourrait lui servir d’alternative pour une éventuelle candidature à la Présidentielle de 2016 au cas où la procédure judiciaire lui serait défavorable en appel. Celui qui se considère encore comme le président légitime de la CDS Rahama a toujours soutenu qu’il faisait face à un complot orchestré par le PNDS Tarayya pour l’empêcher de se présenter aux prochaines élections.
Ces derniers temps, les deux camps se préparaient à organiser, chacun de son coté, un congrès d’investiture en prélude aux prochaines échéances électorales. C’est certainement ce qui a irrité l’aile Abdou Labo qui s’est appuyée sur la légalité que lui procurait la dernière décision judiciaire en date, pour saisir l’Intérieur, lequel n’a pas tardé à réagir.
Avec ce nouvel épisode, la crise que connait le parti prend encore une nouvelle tournure. En attendant la fin du feuilleton judiciaire relatif, cette fois, à la validité du Congrès de la CDS de septembre 2014.
Ce mardi, le Président Mahamane Ousmane a reçu le soutien de ses alliés de l’opposition politique à travers une déclaration dans laquelle elle a encore tiré à boulets rouges sur le régime, notamment le président Issoufou qu’elle accuse de vouloir déstabiliser ses adversaires politiques afin de pouvoir rempiler à la Présidence de la République.
