La secte islamiste Boko Haram a encore fait parler d’elle. En effet, dans la nuit du 20 octobre dernier, un attentat- suicide a visé un poste avancé dans la périphérie de Diffa au Niger, faisant deux morts et sept blessés parmi les forces de défense et de sécurité.
Selon les sources officielles, quatre insurgés islamistes ont été abattus et plusieurs autres capturés au cours des opérations de ratissage qui s’en sont suivies. Ce n’est pas la première excursion meurtrière de Boko Haram dans la région de Diffa. Car, pas plus tard que le 16 octobre 2015, ils avaient ouvert le feu à Bosso, aux abords du lac Tchad.
Pris en chasse, ils avaient, dans leur furie vengeresse, égorgé froidement deux civils avant de prendre la poudre d’escampette. On ne le dira jamais assez. Le problème de Boko Haram mérite d’être pris plus au sérieux qu’il ne l’est jusqu’à présent.
Boko Haram est loin d’être vaincu
D’autant qu’on a la fâcheuse impression que tous les pays situés sur la ligne de front sont sur la défensive. Ils n’agissent que quand l’insatiable Boko Haram sévit rigoureusement, oubliant qu’avec un tel ennemi de taille, mieux vaut prévenir que guérir.
On en est d’ailleurs à regretter la lenteur dans la mise en place de la force multinationale censée combattre les fous d’Allah qui, s’il est vrai qu’ils ont été affaiblis, sont encore loin d’être vaincus. A preuve, l’un après l’autre, le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun ont tous été frappés de plein fouet par Aboubakar Shekau et sa bande qui, du reste, leur avaient promis de leur faire rendre gorge.
Pour un pari réussi, c’en est un pour la bête immonde qui a prêté serment de répandre le sang et la terreur. Et le plus ahurissant, c’est que tout se passe comme si la communauté internationale, elle-même, était désarmée. Car, nonobstant la mobilisation et l’indignation générales au lendemain du rapt de Chibok, les pauvres jeunes lycéennes restent jusque-là détenues par les islamistes insurgés.
Celles qui ont été libérées ne doivent leur salut qu’à leur propre témérité. Peut-être que l’envoi des 300 boys au Cameroun par les Etats-Unis contribuera à réduire la voilure de Boko Haram devenu l’Etat islamiste en Afrique de l’Ouest. Une nouvelle dénomination qui en dit long sur les ambitions de Shekau et ses sicaires qui tuent, violent et massacrent tout sur leur passage, au nom, on ne sait de quel Dieu.