COTONOU -- L'approche haute intensité de mains d'oeuvre (HIMO), est une solution au problème d'emploi des jeunes en Afrique, a estimé lundi à Cotonou, capitale économique béninoise, la directrice adjointe du Bureau régional de l'Organisation Internationale de Travail (OIT) pour l'Afrique, Mme Dayina Mayenga.
"L'approche HIMO est une alternative à la technologie Haute intensité d'équipements qui combine de façon optimale l'utilisation des équipements légers, la main d'œuvre intensive locale et les matériaux locaux pour la réalisation des infrastructures socioéconomiques, tout en considérant attentivement les questions de coûts et de qualité", a-t-elle souligné.
S'exprimant à l'ouverture du séminaire régional sur "l'approche HIMO face aux défis du développement durable en contexte de décentralisation", Mme Dayina Mayenga, a affirmé que plus de 90% des jeunes sur le continent africain se retrouvent de nos jours dans l'économie informelle, avec des qualifications professionnelles très faibles, une productivité faible et des revenues très faibles sans protection sociale.
"Cette situation interpelle tous les décideurs du contient. Nous pensons que le programme comme celui de HIMO, surtout lorsqu'il accorde une importance à une dimension décentralisée au niveau local peut contribuer effectivement à relever le défis de l'emploi des jeunes sur le continent africain", a-t-elle préconisé, précisant que l'emploi des jeunes reste le seul moyen de s'affranchir de la pauvreté et la fondation d'une société juste, stable et pacifique.
En saluant cette idée de la directrice régionale adjointe de l'OIT pour l'Afrique, le ministre d'Etat béninois chargé de la Coordination des Politiques de mise en oeuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et des Objectifs de Développement Durable (ODD), Géro Amoussouga, a énuméré le degré d'encrage de l'approche HIMO au Bénin, un pays porteur d'une longue tradition d'utilisation de cette approche dans la mise en œuvre des projets d'infrastructures et autres investissements publics.
" En 1990, les techniques HIMO ont servi de solution d'opportunité pour faire face au problème crucial du chômage des jeunes béninois », s'est-il réjoui.
De même, a-t-il poursuivi, comme une solution stratégique, la méthode HIMO s'est imposée dès 1999 au Bénin dans les stratégies sectorielles des infrastructures de transports rural, dont la mise en œuvre a permis, entre autres, la construction de 2634 km de piste rural, la formation d'environ 700 petites et moyennes entreprises et de 150 bureaux d'étude pour le technique HIMO, la création d'environ 4500 emplois qualifiés et permanents dans les bureaux d'études prestataires et la création de 5,5 millions de personnes jours d'emplois non qualifiés, qui équivaut à environ 9 milliards FCFA payé comme salaire à la main d'œuvre non qualifié.