Treize civils ont été tués et trois blessés par balles mardi soir par des membres du groupe islamiste Boko Haram dans un village près de Diffa, dans le sud-est du Niger à la frontière avec le Nigeria, ont indiqué les autorités locales.
"Treize personnes ont été exécutées et trois autres blessées par balles lors d’une attaque de Boko Haram mardi soir dans le village de Ala", a affirmé à l’AFP Malam Ligari, le président du Conseil régional de Diffa.
"C’était une opération rapide" menée entre 20H00 et 22H00 (19H00 et 21H00 GMT). Les éléments de Boko Haram "sont venus à pied dans le village" après avoir "traversé en pirogue la rivière Komadougou Yobé", frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, a-t-il expliqué.
"Les combattants de Boko Haram sont venus en nombre. Ils ont brûlé voitures, maisons, magasins", a souligné la radio privée Anfani.
Depuis février, Boko Haram ne cesse de perpétrer des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes alors que l’armée peine à contenir ses incursions.
"Le problème le plus important auquel nous avons affaire, c’est le contrôle de la zone frontière côté Nigeria", a déclaré, Hassoumi Massaoudou, le ministre nigérien de l’Intérieur, devant les députés.
Mardi, le Parlement avait voté une loi autorisant le gouvernement à "reconduire pour trois mois" l’Etat d’urgence décrété en février dans la zone.
"La menace persiste et elle a évoluée vers la pose de mines, le harcèlement des troupes et les attaques-suicides avec utilisation de femmes" kamikazes, s’est indigné le député Maïdadji Issa à la télévision.
En mars et avril, les armées du Niger et du Tchad ont chassé les insurgés islamistes de plusieurs de leurs fiefs coté nigérian, dont ceux de Malam Fatori, Guïdam et Damassak, tous très proches du Niger. Les deux armées se sont "récemment retirées" de toutes ces localités, "pour des raisons stratégiques" a justifié à l’AFP une source sécuritaire.
"Nous avions espéré que l’armée du Nigeria revienne occuper ces positions dans un délai maximum de 70 jours (...) mais on est resté longtemps sans qu’elle ne revienne", a regretté le ministre Massaoudou.
Après le retrait des deux armées, les combattants de Boko Haram se sont réinstallés dans leurs anciens bastions, a confié à l’AFP une source humanitaire, selon laquelle "Boko Haram est juste de l’autre côté de la Komadougou Yobé".