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Elections : L’ANDP, au bord de son cercueil ?
Publié le vendredi 30 octobre 2015   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Déclaration
© Autre presse par DR
Déclaration du bureau politique national de l’ANDP-Zaman Lahiya : le parti appelle la classe politique à plus de hauteur de vue et de responsabilité


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L’Alliance nigérienne pour la démocratie et le progrès (ANDP Zaman Lahia) est traversée par un courant glacial qui, s’il se maintien, risque de congeler à jamais la force électorale du parti. Deux blocs se regardent pour l’instant en chien de faïence au sein du parti du consensus : les militants sincères qui ne voient que l’intérêt de l’ANDP et les autres, décidés, à « prostituer » le parti à son allié. Les premiers veulent que, comme toujours, la formation politique de feu Moumouni Djermakoye Adamou participe à toutes les élections y compris présidentielles à venir. Les seconds n’entendent pas se dépenser dans une campagne électorale alors qu’ils ont déjà la possibilité d’accéder à de gros rien en faisant tout simplement le mort politique.
Les uns poursuivent l’idéal de paix et d’unité nationale que le Père fondateur a toujours prôné de son vivant pour son pays le Niger.


Ceux-ci son d’ailleurs conforté dans leur position par le 6e congrès de l’ANDP tenu à Maradi du 9 au 11 mai 2015, congrès, dont une des résolutions donne mandat au Bureau politique national pour « prendre toutes les dispositions » afin de conduire le parti aux élections de 2016, c’est-à-dire, locales, législatives et présidentielles. Dès lors, et à quelques semaines desdites élections, l’on peut bien se demander à quand le congrès d’investiture du candidat de l’ANDP Zaman Lahia ? C’est justement cette question qui taraude l’esprit des militants et sympathisants du parti et suscite de véritables et légitimes inquiétudes en eux. Et cette interrogation a été posée sur la table lors d’une réunion du Bureau politique national le 9 septembre dernier.


Cette réunion, la première depuis le congrès de Maradi, soit quatre mois plus tard, n’a pu apporter de réponse. Selon certains caciques de l’ANDP, les responsables du parti évitaient de convoquer une réunion du Bureau politique national pour justement éviter que cette question simple mais devenue gênante soit posée à qui de droit. Mais même là où on a accepté d’en parler, c’était juste pour renvoyer le sujet aux calendes grecques. On avisera en temps opportun s’eston entendu dire. Ce qui est loin de rassurer les militants dont certains craignent que le président du parti Moussa Moumouni Djermakoye ne finisse, au dernier moment, par dire quelque chose du genre : « je suis fatigué, je ne peux pas battre campagne et de toutes façons, nous sommes avec ces gens-là sans problème, autant les appuyer ». Pourtant, tout le deal, si deal il y a tourne autour de cette éventualité. Le PNDS-Tarayya au pouvoir ne cherche ni plus ni moins qu’à empêcher toute candidature concurrente à Issoufou Mahamadou au sein de la mouvance présidentielle. Peu importe que les partis alliés explosent, disparaissent ou ensevelis, l’essentiel étant qu’aucun ne lève le petit doigt pour prétendre à la course aux présidentielles. Et le parti de feu l’homme du consensus risque fort bien de voler en éclat. Or, c’est justement pour éviter que le parti ne se divise que la présidence a été donnée à Moussa Moumouni Djermakoye sans aucune expérience politique ni même un quelconque engagement. En 2009, compte tenu des rivalités nées de la succession de Moumouni Adamou Djermakoye, les sages du parti avaient préféré mettre en selle un homme absolument neutre évitant ainsi qu’une des deux parties protagonistes ne se sente lésée. Ironie du sort, aujourd’hui, c’est le comportement du sauveur d’hier qui risque de diviser profondément l’ANDP Zaman Lahia et ses militants. Si jusque-là, la tension est supportable, il n’en sera pas de même lorsqu’il s’avérera que la direction du parti a fait le choix d’être un comité de base du PNDS-Tarayya en ne présentant pas de candidat aux présidentielles, ça va sans doute chauffer.

En tout cas, selon nos sources, les militants sincères qui entendent bien honorer la mémoire de Moumouni Adamou Djermakoye en prenant partie en faveur de la préservation de la paix, l’unité nationale et la démocratie au Niger sont décidés a empêcher au parti au pouvoir de transformer l’ANDP Zaman Lahia en un comité de base. Ça va chauffer, c’est sûr.
Amadou BELLO

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