Le parti de l’aventurier Albadé Abouba et consorts est à peine né, mais il présente déjà les germes de sa propre destruction. Non seulement la plupart des premiers responsables ont dû contracter un mariage contre-nature du genre poisson-lapin, mais le groupe est miné par un problème de leadership qui risque de le faire éclater avant le baptême de feu.
A quatre mois des élections générales de fin de mandat, le tout nouveau parti sorti des flancs du Mnds Nassara cherche difficilement ses marques, confronté à un véritable embarras quant au choix des hommes qui doivent présider aux instances qui vont devoir être mises en place. Le parti n’a pas beaucoup de temps pour ça. Pourtant, la tâche ne sera pas aisée d’autant plus que la vieille adversité qu’ils nourrissaient envers le Mnsd Nassara et qui faisait, hier, la cohésion et la solidité du groupe, s’est estompée avec le verdict de la Cour d’appel du 5 octobre passé. Comment amener ce groupe hétéroclite d’hommes et de femmes à s’entendre sur des choix consensuels. La guerre de tranchées bat déjà son plein et il n’est pas exclu, avant le congrès constitutif du MPR Jamhuria, que le meneur central soit contesté et déclassé au profit de quelqu’un d’autre plus charismatique. En effet, selon des sources dignes de foi très proches de l’intéressé, Albadé Abouba fait l’objet d’une contestation en sourdine depuis qu’il a osé proclamé qu’il n’a pas une tête de président. Quel espoir placer en un tel homme.
Que faut-il en faire ? Des concertations discrètes sont ainsi menées par des hommes qui ne sont pas prêts à accepter le leadership d’un homme qui ne croit même pas en lui et qui, dans le meilleur des cas, se destine à se battre pour un autre. Ce problème n’est pas le seul. Il y a aussi les seconds couteaux, composés parfois d’hommes en qui les Nigériens ont vu un bel espoir mais qui les ont profondément déçu en faisant preuve d’ambitions aveugles et démesurées. Il en est ainsi de Wassalké Boukary, qui est en train de tomber de mal en pis, tellement il a fait preuve de légèreté dans la conduite de sa carrière politique. Sa propension à brûler les étapes pour atteindre les sommets le perdra toujours. Nul doute qu’il connaîtra, dans cette nouvelle aventure qui l’a davantage desservi, d’autres échecs politiques. A moins qu’il décide de faire profil bas pour se retirer définitivement du jeu politique. DOUDOU