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Un candidat à la présidentielle dénonce une « persécution » du pouvoir contre les opposants
Publié le dimanche 1 novembre 2015   |  Tamtam info


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© Autre presse par DR
Le ministre d`Etat, ministre du Plan, de l`Aménagement du Territoire et du Développement M. Amadou Boubacar Cissé


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L’ancien ministre nigérien du Plan, Amadou Boubacar Cissé, candidat à la présidentielle de 2016, a dénoncé jeudi la « persécution » visant selon lui les adversaires politiques du président Mahamadou Issoufou qui aspire à être réélu.

« De manière systématique, c’est une persécution pour l’ensemble des gens qui ont l’outrecuidance de se présenter contre lui », a déclaré M. Cissé, souvent surnommé « ABC », lors d’un entretien à Paris avec l’AFP.

Candidat malheureux en 2011, M. Cissé, 67 ans, avait soutenu l’actuel président au second tour de la présidentielle. Mais début septembre le chef de l’Etat l’a limogé de son poste de ministre d’Etat du Plan, qu’il occupait depuis plus de quatre ans.

« C’est une purge massive qui a été faite pour la simple raison que (j’ai) décidé de me présenter à l’élection présidentielle », a affirmé M. Cissé, relevant que le ministre de la Culture et un gouverneur -tous deux membres de son parti, l’Union pour la démocratie et la République (UDR)- avaient été limogés par la même occasion.

Bazoum Mohamed, le président du parti au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), avait de son côté accusé la semaine dernière l’ancien ministre d’avoir « posé » des « actes de nature grave » (dont il n’a pas précisé la nature) pour justifier son éviction.

Réfutant ces « allégations », M. Cissé affirme que le PNDS « s’est spécialisé depuis toujours dans la désinformation et l’attaque de tous ses adversaires comme des ennemis à abattre ».

Il cite notamment le cas de l’autre candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel, l’ex-président du Parlement Hama Amadou, investi mi-septembre par son parti le Mouvement démocratique nigérien (MODEN).

Opposant au président, Hama Amadou avait précipitamment quitté le pays fin août 2014 après avoir été impliqué dans une présumée affaire de trafic international de bébés. M. Amadou a toujours dénoncé un « dossier politique » visant, selon lui, à « l’écarter de la présidentielle », alors que le gouvernement évoque un « dossier de droit commun ».

L’UDR n’appartient plus à la coalition gouvernementale, a par ailleurs souligné Amadou Boubacar Cissé, pour qui son mouvement se situe désormais au « centre » de l’échiquier politique.

« Je ne suis plus de la mouvance gouvernementale (…) mais, en même temps, je considère que les Nigériens ont été trop divisés et qu’il faut créer les conditions d’un rassemblement ».

« On passera des accords avec des partis d’opposition et même avec certains partis qui sont dans la coalition gouvernementale actuellement s’ils décident de faire comme nous et de quitter cette coalition », a-t-il ajouté.

Pas question en revanche de soutenir le président Issoufou, lors d’un éventuel second tour à la présidentielle, a affirmé « ABC ». « Je l’ai soutenu à de nombreuses reprises depuis 15 ans mais je suis arrivé à un niveau de déception tel que j’exclus de soutenir ce président ».

Dans un contexte régional hostile (tueries des islamistes nigérians de Boko Haram au sud, menace des jihadistes libyens au nord et maliens à l’ouest), le climat politique est tendu au Niger, où les opposants accusent le chef de l’Etat de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

L’opposition critique également l’organisation du scrutin, reprochant à la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, son « allégeance » au président et réclamant un audit complet du fichier électoral

« Il y a beaucoup de contestations sur le fichier. Des zones entières ont été délibérément délaissées » dans des régions où le pouvoir est peu présent, a observé M. Cissé, qui appelle à des « rattrapages ponctuels ».

L’ancien ministre déplore enfin le manque de moyens octroyés à l’armée nigérienne, « sous équipée » dans sa lutte contre Boko Haram.

« Les moyens financiers ont été donnés par la communauté internationale, la question est: est-ce que cela a été utilisé convenablement? », a-t-il conclu.

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