Des milliers d’opposants ont pacifiquement manifesté, ce dimanche 1er novembre à Niamey, contre le régime du président Mahamadou Issoufou à l’appel du FPR, la coalition des partis de l’opposition politique et de certaines associations de la société civile.
La manifestation a débuté par un regroupement à la place Toumo et une marche qui a conduit les participants à la place de la Concertation située devant le Parlement nigérien, pour un meeting.
Au cours de leur manifestation, les opposants ont scandé des slogans hostiles au régime et brandit des pancartes affublées de critiques à l’endroit du pouvoir de Niamey. « C’est une manifestation pour exprimer notre ras-le-bol vis-à-vis de l’injustice, l’impunité, les détournements, la corruption, le népotisme, le favoritisme, l’enrichissement illicite et les autres crimes économiques et politiques dont ce régime est passé maître » a déclaré un opposant présent à la marche.
Lors du meeting qui a mis fin à la manifestation, plusieurs leaders du Front patriotique républicain (FPR) se sont succédés à la tribune pour dénoncer, une fois encore, la mauvaise gouvernance qui prévaut au Niger depuis l’avènement du PNDS au pouvoir.
Ils ont par la même occasion réitéré leurs principales doléances relatives à l’organisation des prochaines échéances électorales notamment l’audit du fichier électoral biométrique.
En l’absence du président du FPR, l’ancien chef de l’Etat, Mahamane Ousmane, malade, c’est le président du MNSD Nassara, Seyni Oumarou, qui a prononcé le principal discours de la cérémonie.
Aucune estimation du nombre des manifestants n’a été fournie par les autorités, mais pour l’opposition qui voulait une démonstration de force, le pari a été gagné à travers « cette forte mobilisation ». D’après les organisateurs, entre 20.000 et 30.000 manifestants ont répondu présent à l’évènement.
Selon le FPR, cette manifestation est la première d’une série d’activités entrant dans le cadre de la campagne de mobilisation qu’entend mener l’opposition politique pour contraindre le régime à créer les conditions d’élections démocratiques, libres et transparentes en 2016. Les leaders de l’opposition ont estimé qu’à ce stade, les conditions sont loin d’être garanties pour des élections crédibles.
La marche initialement prévue pour le dimanche dernier a été repoussée à la suite de son interdiction par les autorités municipales et régionales de Niamey pour « risques sécuritaires et troubles à l’ordre public ». Ce dimanche, la manifestation de l’opposition s’est déroulée dans le calme au niveau de la capitale du Niger où les activités se déroulent normalement. Les organisateurs ont même pris soin, à la fin de la manifestation, de balayer le lieu de la rencontre.
D’autres manifestations sont également prévues dans les autres villes du pays au cours des jours qui suivront.
Pour rappel, l’opposition politique aspire à l’alternance en 2016 alors que le président Issoufou, candidat à un second mandat, compte rempiler à l’issue de la présidentielle de février 2016.