Avant d’entamer mon propos, j’aimerais m’incliner devant la mémoire de tous nos frères et sœurs nigériens qui ont perdu la vie dans différentes circonstances dramatiques telles que la guerre contre Boko Haram et la bousculade de Mina au cours du pèlerinage à la Mecque. Je renouvelle une fois de plus, toutes nos condoléances les plus émues aux familles des disparus et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Militantes et militants,
Je suis heureux de vous voir si nombreux, répondant ainsi à l’appel de l’opposition républicaine malgré toutes les manœuvres ourdies pour vous en empêcher. Merci à tous d’avoir bravé les intimidations de toutes sortes et d’avoir ignoré toutes les tentatives de découragements de la part des Autorités. Ce comportement dénote de votre attachement à la liberté et à la démocratie, mais surtout de votre détermination à mettre fin à ce régime inique, qui a fini d’installer le Niger dans l’incertitude et le chao. Au nom de l’ensemble des leaders, je vous dis une fois de plus merci.
Chers Concitoyens,
Il n’est un secret pour personne que depuis un certain temps, la situation sociopolitique nationale s’est gravement détériorée, au point de mettre dangereusement en péril la cohésion nationale et la stabilité du Pays. Aujourd’hui, les nigériens ont perdu tout repère et s’interrogent légitimement sur leur avenir. Ils se demandent jusqu’où les mèneront l’insouciance et l’irresponsabilité du gouvernement et du président Issoufou Mahamadou en personne.
En effet, toutes les bases de la cohésion nationale sont désarticulées par la pratique du « diviser pour mieux régner ».
Toutes les institutions politiques et sociales, que ce soit les partis politiques ou les syndicats, sociétés civiles, associations, institutions de la république, sont victimes de graves immixtions dans leur fonctionnement, de la part du pouvoir. Le gouvernement est incapable de faire le consensus autour des questions d’intérêt national, et le président Issoufou Mahamadou a désormais perverti les nigériens grâce à une politique de corruption sans précédent. Pour Issoufou Mahamadou, chaque citoyen a un prix et tout le monde peut être acheté.
Depuis plus d’un an, l’opposition politique, pour parvenir à des élections apaisées, a posé des exigences que le régime refuse de satisfaire. La première exigence, elle l’a exprimée à travers la récusation de la Cour constitutionnelle dans sa composition actuelle, en raison de la partialité et de la soumission de cette cour au pouvoir de Issoufou Mahamadou. Malgré les différents griefs fondés, relevés à l’encontre de cette cour, notamment de sa Présidente, le Président Issoufou Mahamadou refuse de la recomposer sous le fallacieux prétexte que la constitution ne le permet pas.
Or, il faut le dire tout haut : la Cour constitutionnelle est une juridiction politique, par conséquent la solution au problème qu’elle pose ne peut être que politique. Et du reste, la constitution ne l’interdit pas. Ce qui apparaît comme anticonstitutionnel, c’est plutôt cette propension à ignorer une exigence légitime des citoyens, dont la satisfaction est une condition essentielle à la transparence des scrutins à venir, donc de la quiétude sociale.
Militantes et militants,
l’année 2015-2016 est une année d’élections. Dans le cadre de la préparation de ces élections, l’opposition politique nigérienne n’a pas hésité dès 2012 à demander la convocation de la toute première réunion du CNDP pour traiter des questions électorales.
Depuis lors, elle a eu à émettre beaucoup d’alerte sur le processus en cours notamment en ce qui concerne le fichier électoral. Malgré ces différentes alertes, le gouvernement avec le Coordinateur du CFEB à persisté dans la mauvaise foi et la manipulation.
Aujourd’hui l’histoire nous donne raison, car c’est en principe, le 31 octobre dernier que le CFEB devait remettre officiellement le fichier électoral à la CENI. Or à cette date, même la phase de recensement n’est pas encore achevée, notamment dans certaines localités de Diffa. Quant à l’opération d’affichage que le CFEB s’efforce de conduire de manière désordonnée, elle se fait en violation de la loi, notamment en ce qui concerne le respect du délai d’affichage et les lieux d’affichage. Ceci risque de conduire à la production d’un fichier non utilisable, car plein d’erreurs et d’anomalies.
En réalité, nous ne sommes point étonnés, car nous sommes bien au courant des intentions de Issoufou Mahamadou, qui, ayant compris qu’il n’a plus aucune légitimité aux yeux des populations nigériennes, veut utiliser toutes sortes d’artifices pour « forcer la main » au Peuple.
N’est ce pas pour masquer le déficit de légitimité et le large rejet dont il fait l’objet de la part d’une importante partie de la population qu’il a cru bon d’engager une campagne électorale avant l’heure, usant et abusant des médias publics pour dissimuler son échec ?
OUI, Issoufou Mahamadou a compris qu’il lui est difficile de se faire réélire dans les conditions d’un scrutin libre, juste et transparent. Alors il veut user d’une part, de la colossale fortune que lui et ses proches ont amassée pour corrompre les électeurs et certains responsables politiques, et d’autre part, faire recours à une fraude massive, notamment à travers un fichier mal confectionné et inutilisable.
J’affirme tout net que Issoufou Mahamadou n’a jamais eu l’intention d’organiser des élections crédibles avec un fichier crédible. Lui et son gouvernement veulent mettre la classe politique et le Peuple devant le fait accompli d’une élection mal préparée, afin de justifier un passage en force, conscients qu’ils ne peuvent prospérer autrement.
C’est pourquoi, nous voudrions prendre l’opinion nationale et internationale à témoin, que l’opposition n’acceptera jamais un scrutin frauduleux. Issoufou Mahamadou sera alors le seul et unique responsable de tout ce qui pourrait découler d’une telle situation.
Chers concitoyens,
Dans un tel contexte et au vu du retard déjà inévitable enregistré dans la confection du fichier électoral, quel crédit donner au fameux chronogramme de la CENI, élaboré dans l’hypothèse que le fichier électoral serait remis à la CENI ce 31 octobre 2015 et qui fut adopté sous fond de corruption ?. Assurément aucun, car ce chronogramme est devenu caduc.
C’est pour éviter une telle situation que nous avions demandé au gouvernement de maintenir un fonctionnement régulier du CNDP, institution grâce à laquelle par le passé, toutes les questions politiques d’importance, notamment celles liées à l’organisation des élections, ont pu trouver des réponses consensuelles.
Aujourd’hui hélas, malgré les multiples correspondances adressées par l’opposition au président du CNDP, pour traiter des dernières questions relatives aux élections, ce dernier n’a pas daigné répondre à nos sollicitations. L’argument fallacieux selon lequel nos points inscrits au CNDP portent atteinte à l’indépendance de la CENI, n’est que de la mauvaise foi et de la diversion.
En effet, le CNDP traite de toutes les questions d’intérêt national, notamment le fonctionnement des institutions de la république, et même de la Loi suprême ! En réalité, c’est le Président de la République lui-même qui, guidé par des calculs politiciens, a instruit le Premier Ministre pour ne pas convoquer le CNDP. Dès lors, s’il est de bonne foi quant à son intention plusieurs fois exprimée, d’organiser des élections transparentes, libres et équitables, s’il a le sens de l’intérêt national, il a donc le devoir de faire ressusciter le CNDP qu’il a enterré, pour que de manière consensuelle un nouveau chronogramme puisse être adopté et pour le fichier électoral et pour les élections à venir.
Je réaffirme que l’opposition politique n’acceptera jamais un fichier qui n’est pas conforme aux prescriptions de la loi, c’est-à-dire un fichier crédible, fiable et débarrassé de toute imperfection. Voilà d’ailleurs ce qui justifie notre exigence d’un audit indépendant du fichier avant sa remise à la CENI. Nous ne transigerons pas sur cette question.
Militantes et militants,
S’agissant de la vie des partis politiques, le FPR se réjouit du dénouement heureux de la crise créée et entretenue au sein du MNSD Nassara par Issoufou Mahamadou. Le fPR salue le courage et l’impartialité de ces magistrats à qui il rend un hommage mérité. De même, le FPR salue la dernière décision courageuse de la justice par rapport au CDS Rahama qui, en restaurant la légalité, confère ainsi au Président mahamane Ousmane ses prérogatives statutaires de Président du CDS rahama.
Concernant le dossier Hama Amadou, comme tous les dossiers fabriqués contre les leaders politiques, nous fondons l’espoir que la justice continuera à dire le droit pour que leur dénouement intervienne très rapidement. Nous voudrions encore rassurer nos militantes et militants et informer l’opinion nationale et internationale, qu’au niveau du FPR, les préparatifs pour le retour de Hama Amadou, Président du MODEN FA LUMANA et candidat aux prochaines élections présidentielles, sont terminés. Hama Amadou sera bel et bien à Niamey.
Militantes et militants,
Au plan social, c’est avec indignation que nous observons la fermeture des écoles à Niamey. Le gouvernement dans l’incapacité de tenir ses fausses promesses, voit toujours une manœuvre de l’opposition dans les revendications légitimes des citoyens. C’est encore le cas lors de la dernière manifestation des élèves et étudiants. C’est c’ailleurs ce qui justifie l’interpellation durant 24 heures, dans les locaux de la PJ d’un de nos camarades de la société civile, membre du FPR, j’ai nommé le camarade Seyni Abdou Daouda dit Maiga.
Comment comprendre, qu’un gouvernement qui dit avoir fait de l’école sa priorité ne puisse organiser une bonne rentrée scolaire. Plus de 45 jours après la rentrée, beaucoup d’écoles n’ont pas commencé les cours, faute d’infrastructures comme de simples hangars et de moyens didactiques.
J’aimerais tout simplement dire au gouvernement que : « le mensonge a beau courir, la vérité finit par le rattraper ».
Toujours au plan social, la situation de nos centres sanitaires, laisse à désirer. Nos centres de santé au lieu d’être des lieux où on se soigne sont devenus des mouroirs. Peut-il en être autrement quand le gouvernement, tout en réduisant le budget de la santé, refuse en même temps de discuter avec les médecins spécialistes dont les revendications n’atteignent même pas le milliard de Francs CFA.
La situation des opérateurs économiques, des transporteurs et des contractuels continue à se détériorer chaque jour. Les syndicats tous secteurs confondus sont toujours en débrayage parce que tout simplement le gouvernement refuse de respecter les protocoles démagogiquement signés avec eux.
Que dire de la situation sécuritaire qui est devenue de plus en plus alarmante surtout dans la région de Diffa. En effet, au vu des multiples et incessantes attaques de l’ignoble secte Boko Haram, jusque dans la ville de Diffa, tout laisse à croire que cette région est devenue le maillon faible de la lutte contre ce groupe terroriste. Peut-il en être autrement lorsque les énormes ressources allouées aux forces de défenses et de sécurité, pour leur équipement adéquat et l’entretien des troupes, sont détournées, au profit des gouvernants à travers des commissions faramineuses lors de l’attribution des marchés. Faut il s’en étonner, lorsque ces ressources sont utilisées à des fins personnelles, telles que ces 5 milliards prélevés sur le budget de la Défense pour servir à l’achat de vidéo surveillance dédiée à la seule sécurité de Issoufou Mahamadou.
Mais l’insécurité n’est pas seulement celle des personne et des biens, elle est aussi d’ordre économique et financier. En effet, notre pays, en plus de connaitre un niveau de corruption jamais égalé, qui a cancérisé tous les secteurs de l’économie, est devenu la plaque tournante du trafic de devises dans la sous région. Pendant que les Autorités d’un pays voisin, prenant à bras le corps la lutte contre la corruption, s’active à traquer les trafiquants et autres délinquants, le Niger est devenu un couloir de passage pour les candidats à l’évasion de devises. La saisie récente par la Douane nigérienne de plusieurs milliards de francs CFA en différentes devises et sa restitution ordonnée au plus haut niveau de l’Etat aux délinquants, en violation des réglementations nationale et régionale en vigueur, en est une parfaite illustration.
Ce n’est donc pas surprenant qu’en l’espace de quatre ans, Issoufou Mahamadou et tous ses proches collaborateurs, soient devenus des multi milliardaires, surfant ainsi sur la misère du Peuple.
A tous ces maux, viennent s’ajouter une remise en cause des droits et libertés reconnus par la constitution. En même temps que le gouvernement spolie les droits des citoyens, il leur empêche de dénoncer ces abus. C’est dans ce cadre que rentrent l’intimidation et le harcèlement de la presse privée qu’on considère proche de l’opposition et qu’on traite même en ennemie. A cette presse, garante de la démocratie et de la République, nous disons merci et nous leur transmettons les encouragements du FPR.
Chers concitoyens,
Comme vous le constatez de vous-même, le Niger, notre pays est en danger : danger sécuritaire, danger social, danger économique et financier. Il est en un mot au bord du chao, un chao crée par le gouvernement et qu’il feint d’ignorer.
Face donc à cette situation, il nous revient à tous, patriote et démocrate, d’œuvrer à imposer au Président Issoufou Mahamadou, des élections inclusives, libres, transparentes et équitables. Nous devons tous créer les conditions pour sanctionner démocratiquement Issoufou Mahamadou, afin qu’il retourne à ce qu’il sait faire le mieux c'est-à-dire jouer le rôle d’opposant.
Ensemble donc, exigeons du Président Issoufou mahamadou : le respect des droits et libertés des citoyens tels que reconnus par la constitution :
la recomposition de la cour constitutionnelle
la réhabilitation du CNDP
l’arrêt de son immixtion dans le fonctionnement des partis politiques et des associations
le fonctionnement normal de la CENI
l’audit indépendant du fichier pour aboutir à un fichier consensuel en vue d’élections inclusives, transparentes et équitables.
La situation et le devenir de notre pays nous interpellent et nous le commandent.
Notre devoir de citoyen nous impose de jouer notre rôle de veille démocratique, pour que notre souveraineté ne nous soit pas spoliée par Issoufou Mahamadou.