L’info, c’est que Hama Amadou a quitté Paris et se trouve depuis quelques jours dans la sous-région notamment à Abidjan en Côte-d’Ivoire. La question, cette fois sera-t-elle la bonne ? Annoncé maintes fois par les militants de son parti qui se préparent depuis des semaines, le retour de Hama Amadou pourrait enfin se concrétiser dans les prochains jours. Un retour qui est, toutefois et encore, à prendre au conditionnel. Ce n’est pas la première fois en effet que Hama Amadou, en exil à Paris depuis plus d’un an pour sa supposée implication dans l’affaire dite des « bébés importés », est annoncé à Niamey.
L’évolution des faits de ces derniers jours laissent pourtant présager que Hama Amadou sera bel et bien à Niamey dans les jours qui viennent, voire heures selon certaines sources, comme il l’a lui-même réitéré à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était à la veille d’une importante manifestation de l’opposition au cours de laquelle les leaders du FPR ont également fait cas « de son retour imminent au pays ».
L’ancien président de l’Assemblée nationale se trouve donc depuis quelques jours à Abidjan où il a rencontré ses militants et même des responsables politiques ivoiriens à l’image de l’ancien président Henri Konan Bédié qui l’a reçu en audience le vendredi dernier.
Ses militants l’attendent au courant de la semaine et la direction du parti a même pris soin d’envoyer, il y a quelques jours, des lettres aux différentes chancelleries de Niamey afin de les tenir informées de l’arrivée prochaine au Niger de l’opposant le plus virulent à Issoufou Mahamadou après avoir été, durant quelques années, son principal allié au pouvoir.
La direction du Lumana a également fait savoir que la date et les conditions d’arrivée de Hama Amadou seront communiquées à temps opportun, ce qui n’est pas encore le cas.
Le retour de Hama Amadou n’est pas sans risques puisque les autorités, notamment le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaououdou, ont clairement fait savoir que toutes les instructions ont été données aux forces de l’ordre « pour procéder à son arrestation dès qu’il mettra les pieds sur le territoire ».
L’opposant dont son parti a récemment investit candidat aux prochaines présidentielles a martelé qu’il rentrera quoiqu’il lui en coûte « pour répondre à l’appel de ses militants et par devoir envers eux». Il faut dire que depuis la rupture de son parti avec la majorité, celui qui a été également premier ministre de Tandja Mamadou ne cesse de dénoncer « un complot ourdi par le clan présidentiel pour l’écarter de la course à la Présidence de la République ». Des accusations que rejettent évidement le pouvoir de Niamey pour qui l’intéressé a plutôt affaire avec la justice de son pays.
Alors viendra ou viendra pas ? Les paris restent encore ouverts. Il va sans dire que sachant ce qui l’attend à Niamey, Hama Amadou prendra toutes les précautions nécessaires pour faire face aux autorités qui l’attendent fermement, ce qui augure une confrontation politique à hauts risques dans les prochains jours alors que le climat politique est déjà assez tendu à l’approche des prochaines échéances électorales.