Des violents heurts samedi entre forces de l'ordre et des opposants qui protestaient contre une interdiction par la justice d'une réunion en faveur de l'ex-président Mahamane Ousmane, ont fait au moins trois blessés à Zinder (centre), la deuxième ville du Niger, selon des radios locales et des habitants.
"Au moins trois personnes ont été blessées dans les échauffourées entre forces de l'ordre et partisans de Mahamane Ousmane", a affirmé la radio privée Anfani.
"Aux grenades lacrymogènes des forces de l'ordre, les manifestants ripostaient par des jets de pierre", a souligné cette radio.
Les manifestants ont "brûlé de vieux pneus" en plusieurs endroits de la ville et paralysé la circulation en dressant des "barricades de pierres et de troncs d'arbres", a précisé Saraounia, une autre radio privée.
"Il y a eu des blessés et l'ambiance est tellement délétère que certains commerces sont fermés", a témoigné à l'AFP un habitant de Zinder, la ville natale de Mahamane Ousmane qui a dirigé le Niger de 1993 à 1996.
Les partisans de M. Ousmane protestaient contre l'interdiction par la justice d'un congrès de leur parti, la Convention démocratique et sociale (CDS) qui devait investir M. Ousmane candidat à la présidentielle de 2016.
La justice avait été saisie par une une aile dissidente de la CDS, dirigée par Abdou Labo, vice-président de ce parti et ex-ministre de l'Agriculture.
Mahamane Ousmane et Abdou Labo, qui est considéré proche de l'actuel président Mahamdou Issoufou, se disputent depuis deux ans la tête du parti.
Outre M. Issoufou, qui brigue un deuxième mandat et qui a été investi par son parti samedi, deux autres hommes politiques se sont officiellement déclarés candidats au scrutin présidentiel, dont le premier tour couplé à des législatives est programmé le 21 février 2016.
L'ex-président du Parlement, Hama Amadou, exilé en France, et Amadou Boubacar Cissé, ex-ministre du Plan, ont déjà été investis par leur parti.
Dans un contexte régional hostile (tueries des islamistes nigérians de Boko Haram au sud, menace des jihadistes libyens au nord et maliens à l'ouest), le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.