L'actuel président du Niger, Mahamadou Issoufou, 63 ans, a été investi samedi candidat à l'élection présidentielle de 2016 par son parti, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette investiture officialise le secret de polichinelle qu'était devenu la candidature de M. Issoufou à sa succession.
"Le bilan du président Issoufou est très satisfaisant (...) Nous l'avons investi afin qu'il puisse poursuivre les œuvres qu'il a entamées pour le bien du peuple nigérien", a déclaré Bazoum Mohamed, le président du PNDS lors d'une cérémonie devant près de 5.000 personnes.
Le chef de l'Etat n'a pas pris part à l'investiture organisée au Palais du 20 juillet, la plus grande salle de spectacle de Niamey parée pour la circonstance en rose, la couleur du PNDS. Des dizaines de représentants de l'Internationale socialiste, dont Luis Ayala son secrétaire général, étaient présents à la cérémonie.
La constitution nigérienne autorise un chef d'Etat à briguer deux mandats successifs de cinq ans chacun. M. Issoufou a été élu en 2011, à l'issue d'un scrutin organisé par une junte militaire qui avait renversé en 2010 le président Mamadou Tandja qui voulait rester au pouvoir après ses deux mandats légaux.
Il est le troisième candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel, dont le premier tour couplé à des législatives est programmé le 21 février 2016.
L'ex-président du Parlement, Hama Amadou, exilé en France, et Amadou Boubacar Cissé, ex-ministre du Plan, ont déjà été investis par leur parti. Candidats malheureux en 2011, MM. Amadou et Cissé avaient soutenu l'actuel président au second tour de la présidentielle.
Dans un contexte régional hostile (tueries des islamistes nigérians de Boko Haram au sud, menace des jihadistes libyens au nord et maliens à l'ouest), le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.
En août, l'opposition avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, dénonçant une absence de "consensus". Elle avait auparavant critiqué la cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son "allégeance" au président.