Commémoration de l’Armistice du 11 novembre : Prières et dépôt de gerbes de fleurs au Niger #aNiamey

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Commémoration de l’Armistice du 11 novembre : Prières et dépôt de gerbes de fleurs au Niger

Publié le jeudi 12 novembre 2015 | Onep

© Le Sahel par DR
85ème anniversaire de l`armistice à Niamey: la France honore la mémoire des héros de la grande guerre
A l`occasion du 85ème anniversaire de l`Armistice du 11 novembre 1918, le ministre de la Défense M. Mahamadou Karidio et l`ambassadeur de France au Niger SEM Christophe Bouchard au dépôt de gerbes de fleurs au Monument aux Morts sis place du Petit Marché de Niamey, en présence d`officiers des FAN et des nombreux anciens combattants.

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- 8/10/2015

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En souvenir de tous les soldats morts sur les champs de bataille français et étrangers, le Niger a commémoré hier, l’armistice du 11 novembre 1918. L’émotion et la solennité étaient au rendez vous et présentes sur les visages de tous ceux qui ont assisté à la cérémonie d’hommage sous les sons des fanfares. Au cours de cette cérémonie rituelle devant les Monuments aux morts sis au petit marché de Niamey, le ministre de l’Intérieur M. Hassoumi Massoudou assurant l’intérim de son homologue de la Défense nationale a déposé une gerbe de fleurs rouges et vertes en mémoire à ces vaillants soldats qui ont perdu la vie au cours des deux grandes Guerres (1914-1918 et 1939-1945). Ce rituel a enregistré la présence du Chef d’Etat Major des Armées, le Général des Corps d’Armées Seyni Garba, des autorités régionales, des représentants du corps diplomatique, de plusieurs anciens combattants et d’une remarquable colonie Européenne.

Les élèves du Lycée la Fontaine et du Prytanée Militaire de Niamey ont, à travers des poèmes, rendu hommage aux soldats morts aux combats. La communauté estudiantine de ces deux établissements qui accueillent les élèves des pays de la sous région et de l’Europe ont pris le temps de se souvenir de ces horreurs en prononçant des mots de compassion à tous ceux qui sont morts. Par cette présence, ces jeunes générations témoignent de leur solidarité envers tous ceux qui ont fait le sacrifice suprême pour préserver la liberté et la paix dans nos pays.

Melle Nana Fassouma Ado élève en classe de 1ère D au Prytanée militaire de Niamey a dans son mot dédié aux soldats africains, fait un rappel historique des faits. « A la veille de la guerre, les tirailleurs sénégalais comptent deux bataillons en Algérie, treize au Maroc, un à Madagascar ; en AOF, les 1er, 2ème 3ème, 4ème régiments ont 3 bataillons chacun, deux autres bataillons formant un corps et en AEF le régiment du Tchad a trois bataillons et celui du Gabon a deux bataillons. Au total, 35 bataillons, soit 30.000 hommes, dont 14 .000 en Afrique noire et 16.000 à l’extérieur. Dès août et septembre 1914, un régiment de tirailleurs sénégalais du Maroc à trois bataillons, un régiment mixte d’infanterie coloniale du Maroc à deux bataillons, deux bataillons venant d’Algérie et un régiment de marche du Sénégal à trois bataillons sont acheminés en France » a rappelé la représentante des élèves du Prytanée.

Nana Fassouma a affirmé aussi que ces 10 bataillons, de valeur très inégale, chacun à quatre compagnies de 200 hommes, alignant ainsi 8.000 combattants. D’après elle, ces soldats sont engagés dès fin septembre en Picardie et en Artois, en octobre dans l’Aisne. Quant aux bataillons de tirailleurs sénégalais, ils connaissent de lourdes pertes liées à leur inexpérience et aux pathologies infectieuses. En décembre, selon elle, la conduite des vieux bataillons du Maroc à Ypres et à Dixmude est héroïque. Les perles sont éloquentes, le tiers des effectifs étant mis hors de combat. Devant un tel bilan, dira t- elle, tous les Sénégalais sont retirés du front et provisoirement cantonnés dans le Midi et au Maroc. Les camps rapidement saturés avec 13.000 hommes en avril 1916, 28.000 en mai, 45.000 début 1917. Les unités sont dirigées-vers l’Algérie et la Tunisie.

La porte parole des élèves du Prytanée de préciser que le Courneau est choisi en 1916 près de Bordeaux. Avec l’enlisement de la guerre et la mobilisation totale qu’elle entraîne, de plus en plus d’effectifs sont demandés à l’Afrique. 10.000 hommes ont ainsi été levés en 1914, 34.000 en 1915 et, en septembre 1915, on estime que l’AOF devrait encore pouvoir fournir 50.000 hommes. Par ailleurs, un corps expéditionnaire est formé pour le front d’Orient, qui compte 18.000 tirailleurs africains dont 8.000 sont tués, blessés, malades ou portés disparus. En 1917, sur le front français, l’armée coloniale aligne près de 80 Bataillons de Tirailleurs Sénegalais (BTS) répartis entre le front, les camps et les services de l’arrière.

En ce qui concerne les tirailleurs recrutés en Afrique noire, on dénombrait de 1914 à 1918, 183.000 soldats dont 165.200 en AOF, soit 1,3 % de la population, et 17.000 en AEF. Les pertes s’élèvent à 29 000 tués et disparus et 36.000 blessés.

La commémoration de cette date historique a donné l’occasion également à Melle Foulani Jessica du Lycée la Fontaine de dédier un poème intitulé ’’Les croix de bois’’ à ces morts qui se trouvent au fond de leurs tombes. « Je songe à vos milliers de croix de bois, alignées tout le long des grandes routes poudreuses, où elles semblent guetter la relève des vivants qui ne viendra jamais faire lever les morts. Croix de 1914, ornées de drapeaux d’enfants qui ressemblaient à des escadres en fête. Croix coiffées de képis, trois casquées croix des forêts d’Argonne qu’on couronnait de feuilles vertes croix d’Artois, dont la rigide armée suivait la nôtre, progressant avec nous de tranchée en tranchée».

Aïssa Abdoulaye Alfary(onep)

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