L’opposant et candidat à la présidentielle de 2016 Hama Amadou a atterri samedi après-midi à Niamey, dans une atmosphère tendue, après un an d’exil en raison d’accusations de trafic de bébés qui devraient conduire à son arrestation, a appris l’AFP de sources concordantes.
"L’avion d’Air France s’est posé à Niamey et Hama Amadou était dedans", a affirmé une de ces sources, un député de son parti Chégou Abdourahamane.
L’ancien président du Parlement fait face à un mandat d’arrêt et les autorités ont prévenu qu’elles l’arrêteraient à son arrivée.
La route de l’aéroport a été bloquée par les forces de l’ordre qui interdisent l’accès à la zone. Des échauffourées ont eu lieu à quelques centaines de mètres de l’aéroport entre des militants du parti de Hama Amadou, le Modem, et les forces de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.
Par ailleurs, le siège du parti à Niamey a été encadré par les forces de l’ordre alors que Hama Amadou a prévu d’y faire un discours après une parade en ville.
Jeudi, après un an d’exil, il avait annoncé: "J’ai décidé de rentrer samedi à Niamey (...) J’ai des devoirs envers mon pays que je compte assumer a travers ma candidature" à la présidentielle, a-t-il déclaré.
"Si un dossier a été monté contre moi par mes adversaires, c’est le moment pour moi de me présenter devant les juges pour qu’ils disent où se trouve la vérité", avait-t-il poursuivi.
A la mi-septembre, le ministre nigérien de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou avait averti : "Toutes les unités de police et de gendarmerie ont reçu l’ordre d’arrêter M. Hama Amadou dès qu’il mettra pied sur le territoire national".
Opposant au président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou avait quitté le pays fin août 2014 après l’autorisation par les députés de son audition par la justice dans une affaire présumée de trafic international de bébés.
M. Amadou a toujours dénoncé un "dossier politique". Le gouvernement parle lui d’un "dossier de droit commun".
En juillet 2015, la Cour d’appel de Niamey a rejeté la levée du mandat d’arrêt.
Outre Hama Amadou, deux autres personnalités se sont officiellement déclarées candidates : l’actuel président Mahamadou Issoufou et l’ancien ministre du Plan, Amadou Boubacar Cissé.
L’ONU a appelé à la tenue d’élections "apaisées et crédibles" pour garantir la "stabilité" du pays qui fait notamment face à des attaques des islamistes de Boko Haram dans le sud et à la menace des groupes jihadistes à ses frontières malienne et libyenne.