Un ex-ministre de l’Agriculture du Niger, Abdou Labo, poursuivi dans un trafic international de bébés, a été investi candidat à la présidentielle de début 2016, a annoncé dimanche son parti.
Son investiture porte à quatre le nombre de candidats officiellement déclarés à ce jour au scrutin présidentiel, dont le premier tour couplé à des législatives est programmé le 21 février 2016.
"Nous avons investi tard samedi soir le camarade Abdou Labo candidat à l’élection présidentielle de 2016", indique un communiqué de la Convention démocratique et sociale (CDS) à l’issue d’un congrès extraordinaire tenu à Niamey en présence de M. Labo.
Abdou Labo, qui est considéré comme un proche de l’actuel président Mahamdou Issoufou, est le vice-président de la CDS et ex-ministre de l’Agriculture.
Il a quitté le gouvernement après avoir été poursuivi, avec une vingtaine de personnes, pour "supposition d’enfants", délit consistant à attribuer la maternité d’un enfant à une femme ne l’ayant pas mis au monde.
Toutes ces personnes sont accusées d’avoir participé à un trafic de bébés qui auraient été conçus au Nigeria, puis amenés au Niger.
M. Labo dispute depuis deux ans la tête du parti avec Mahamane Ousmane, l’ex-chef président (1993-1996) et opposant au président Issoufou. Début novembre, la justice a interdit une réunion des partisans de Mahamane Ousmane qui voulaient l’investir candidat à la présidentielle, à Zinder (centre).
Outre Abdou Labo, trois autres personnalités se sont officiellement déclarées candidates : le président Issoufou, l’ancien ministre du Plan Amadou Boubacar Cissé, et Hama Amadou, l’ex-président du Parlement.
Ce dernier a été arrêté samedi dès sa descente d’avion à Niamey à son retour au Niger après un an d’exil en France.
Il a été écroué dans une prison à Filingué au nord-est de la capitale, selon son parti.
Opposant au président Issoufou, Hama Amadou a quitté le Niger fin août 2014 après que les députés eurent autorisé son audition par la justice dans l’affaire présumée de trafic international de bébés.
Hama Amadou a toujours dénoncé un "dossier politique" alors que le gouvernement parle d’un "dossier de droit commun".