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PRÉSIDENTIELLE AU NIGER : Mahamadou Issoufou vainqueur par KO au premier tour comme Alpha Condé ?
Publié le mardi 17 novembre 2015   |  ActuNiger


Le
© AFP par BOUREIMA HAMA
Le président nigérien Mahamadou Issoufou
Dimanche 22 février 2015. Niamey.


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A trois mois de l'élection présidentielle, de tous les dangers pour le régime en place, Mahamadou Issoufou se referme sur lui. Le climat politique est des plus lourds. Il n'existe plus de dialogue entre le pouvoir et l'opposition. Le début du mandat de Mahamadou Issoufou qui, pour certains observateurs, était prometteur, a fait place à une chasse aux sorcières, qui ne dit pas son nom. Les alliés d'hier du président, qui l'ont aidé à arriver au pouvoir, sont devenus, aujourd'hui, ses pires ennemis. Pouvoir et opposition, se regardent comme chien et chat.

La date de l'élection présidentielle prévue pour le 21 février 2016 n'a pas été l'objet d'un consensus. L'opposition a fini par s'aligner sur la décision du chef de l'Etat, mais elle montre toute sa mauvaise humeur.

Mahamadou Issoufou se trouve, à peu près dans la même position, aujourd'hui, que son homologue Alpha Condé, de Guinée, hier. Ce dernier vient de gagner la présidentielle, par « K O au premier tour », après avoir bénéficié d'un silence complice de la communauté internationale, à commencer par celui de son homologue français, François Hollande, le spécialiste des coups fourrés réalisés en toute discrétion, en Afrique.

Contrairement à la présidentielle de 2010, Alpha Condé n'avait plus aucun soutien de poids, pour cette élection, sa mauvaise gestion tant décriée ayant fait fuir l'ancien premier ministre, Lansana Kouyaté, qui l'avait soutenu au deuxième tour en 2010. Cette fois, Condé était seul. Mais, après avoir obtenu le silence de François Hollande, et de la CEDEAO, il avait carte blanche pour frauder. Ce qu'il a fait avec brio.

Pour réussir son hold up électoral, il a imposé une CENI où ses partisans étaient majoritaires, une Cour constitutionnelle qui lui était, totalement, acquise, favorisant un passage en force, qui a fait grincer les dents, mais que ses 7 adversaires à la présidentielle, ne pouvaient pas traduire par des manifestations dans la rue, la Cour pénale internationale (CPI) ayant menacé tout fauteur de trouble d'une inculpation pour crime contre l'humanité, en cas de mort d'homme.

Condé qui avait imposé la date de la présidentielle à l'opposition, réfléchit, maintenant, à la façon dont il doit organiser les législatives et les locales sans trop de casses, son protecteur, Hollande, ayant, de son côté, de plus en plus de problèmes, à l'Elysée. Lui-même doit penser à sauver son fauteuil, ce qui est très loin d'être acquis.

Mahamadou Issoufou emprunte la même pente. Il a contre lui toute l'opposition dont le chef de celle-ci, Seini Oumarou du MNSD de Mamadou Tandja. Hama Amadou, du Moden Fa qui lui avait permis de gagner haut la main la présidentielle, est en prison, depuis samedi, 14 novembre, pour une histoire de faux bébés pas trop claire.

Amadou Boubacar Cissé qui avait, lui aussi, appelé à voter Issoufou au deuxième tour de la précédente présidentielle, a été limogé en septembre de son poste de ministre d'Etat du Plan. Quelques semaines, plus tard, il annonçait sa candidature à la présidentielle (comme il y a 5 ans) et rejoignait l'opposition. Objectif : faire battre Issoufou, chante-t-il en choeur.

Mahamadou Issoufou doit donc éviter un deuxième tour s'il veut conserver son (« juteux ») poste. "Juteux" selon l'opposition qui l'accuse d'avoir été corrompu par Areva et les Chinois. Il doit beaucoup travailler ses réseaux extérieurs comme Apha Condé l'avait fait pour que son passage en force dès le premier tour, ne fasse pas un tollé général.

En a-t-il le savoir faire ? Réputé homme politique plutôt rigide, qui ne sait pas s'entourer, qui ne sait pas communiquer, Ingénieur Mahamadou Issoufou, dit-on, dans son entourage, compterait beaucoup, et surtout, sur son « frère » de l'Internationale socialiste, François Hollande.

Mais la question qui se pose de plus en plus, est de savoir sur qui compterait François Hollande, lui-même, dont le poste est (plus que) menacé pour se faire réélire ?

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