Après l’interdiction par la justice du congrès qu’il avait convoqué le 07 novembre dernier à Zinder pour se faire investir candidat aux élections présidentielles, au nom de CDS-Rahama, un parti dont il avait perdu le contrôle et dont il n’est même plus militant (exclu parle congrès de Labo), Mahamane Ousmane est intervenu dans les médias, tenant des propos on ne peut plus conciliant. Légaliste qu’il est, dit-il, il va respecter les décisions de justice et inscrit ses actions dans le cadre des lois et règlements de la République. Il ne fera rien, a-t-il ajouté, qui portera atteinte à la quiétude sociale et la stabilité de son pays.
Un discours qui tranche complètement avec ceux tenus ces derniers mois par un Mahamane Ousmane va-t-en-guerre et hargneux, prêt à en découdre avec le régime par n’importe quel moyen. Ce discours n’est pas aussi en phase avec le comportement antérieur de Ousmane tendant à ignorer des décisions de justice, qui avait invalidé le dernier congrès qui l’avait reconduit à la tête de CDS-Rahama, et puis qui avait validé le congrès convoqué et tenu par l’aile Abdou Labo. Le fait même de convoquer le congrès au nom de CDS sachant pertinemment qu’il n’en a pas le droit, était un défi lancé à la justice et à la légalité républicaine. Son intervention, après son coup raté, laisse penser qu’il a désormais changé.
Ce discours conciliant, c’est certainement la réalité du terrain qui l’impose. Mahamane Ousmane avait beaucoup misé sur la capacité de résistance de ses partisans à Zinder, qu’il croyait prêts à mener une insurrection locale. A défaut, il espérait une bavure des forces chargées du maintien de l’ordre (les partisans de Ousmane avaient déjà anticipé sur les réseaux sociaux, en annonçant des morts, des blessés et des disparus) pour mettre mal à l’aise le régime. Rien de tout cela ne s’est produit.
Nous avons aussi appris que Mahamane Ousmane a eu une très grosse déception. Pour son congrès, ses partenaires de l’opposition n’avaient pas répondu présents. Comme délégation, le front de l’opposition a envoyé le porte-parole de Seyni Omar, Ousseini Salatou, et un acteur de la société civile. La délégation avait passé la nuit à Maradi. Le matin, en prenant la route, elle a su ce qui se passait à Zinder. Ousseini Salatou a rebroussé chemin, laissant l’acteur de la société civile poursuivre le chemin. Un tel manque de solidarité n’est pas du tout compréhensible. Dans ce contexte de lutte où les partenaires ont besoin de se serrer les coudes pour pouvoir faire face à un adversaire qui ne cesse de monter en puissance, l’attitude des alliés du FPR ne présage rien de bon pour l’avenir du front de l’opposition. Mais, il y qui estiment que le comportement d’un parti comme le MNSD, qui ne veut pas se compromettre aux côtés de Mahamane dans sa logique non-légaliste.
Ce dernier en a visiblement déjà tiré les conséquences.
Ce n’est pas de nature à remonter le moral d’un combattant qui a en face de lui un adversaire beaucoup plus fort que lui.