A quelques mois des élections générales au Niger dont le premier tour pour la présidentielle est fixé pour le 21 février 2016, la situation politique au plan national se dégrade de jour en jour. Elle s’est même empirée entre l’opposition politique et le régime du président Issoufou Mahamadou depuis l’incarcération à la prison civile de Filingué, il y a de cela trois jours, du président du parti Moden Lumana, Hama Amadou, arrêté le samedi 14 novembre dernier, à l’aéroport international de Niamey, à son retour de Paris.
Depuis lors, plus rien ne va entre l’opposition et le pouvoir en place qui, présentement, garde dans les locaux de l’Ecole nationale de la Police, plusieurs militants et cadres de Lumana, en plus d’autres militants de l’opposition.
Selon une source proche du Front patriotique et républicain (FPR) qui est un regroupement des partis politiques de l’opposition et autres organisations de la société civile, ces arrestations arbitraires se poursuivent et beaucoup d’autres responsables de l’opposition sont activement recherchés par la police.
Malgré toutes ces arrestations, les militants de l’opposition restent encore débout et se battent pour obtenir, non seulement la libération de Hama Amadou, mais de toutes les personnes qui sont encore gardées à l’Ecole de police. Pendant ce temps, les réactions des leaders de l’opposition, condamnant la répression policière dont leurs militants ont été victimes, continuent à être enregistrées.
Le Chef de file de l’opposition, Seini Oumarou a vivement critiqué, dans un message qu’il a adressé à l’opinion publique nationale et internationale, la manière brutale par laquelle le régime Issoufou a réprimé les militants de Lumana et au-delà, ceux de l’opposition qui ont voulu réserver pacifiquement, un accueil de grand jour à Hama Amadou, vice président de l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (ARDR).
Dans ce branle-bas de combat, le conseil d’avocats de Hama Amadou n’est pas resté bras croisés. Selon nos sources, le collectif d’avocats qui le défend a pu le rencontrer à la prison civile de Filingué. «Le président Hama Amadou que nous avons rencontré se porte bien, il a le moral haut» a déclaré Me Mossi Boubacar, à l’issue de cette visite. Il a toutefois dénoncé le caractère illégal et arbitraire de cette détention et promet qu’ils se battront pour que Hama soit immédiatement mis en liberté. Pour Me Mossi, «Hama Amadou doit immédiatement être entendu par un juge».