De passage à Paris, entre autres, pour préparer la campagne présidentielle de Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum, ministre d’État à la présidence du Niger et président du PNDS (au pouvoir), a répondu aux questions de Jeune Afrique.
Ancien ministre des Affaires étrangères aujourd’hui ministre d’État à la présidence, Mohamed Bazoum n’a rien perdu de ses qualités offensives. Bras droit et bras armé du président Issoufou, en lice pour un deuxième mandat à l’occasion de la présidentielle de février 2012, il ne mâche pas ses mots, que ce soit sur le dossier de Hama Amadou, sur la candidature d’Amadou Boubacar Cissé ou sur l’élection à venir.
Jeune Afrique : Hama Amadou, candidat à la présidentielle, a été arrêté et aussitôt transféré à Filingué, à 180 kilomètres au nord-est de la capitale. Pourquoi ?
Mohamed Bazoum : Parce que sa détention aurait été trop compliquée à gérer à Niamey. Beaucoup de personnes auraient souhaité le voir et cela aurait créé des problèmes. À Filingué, il y aura moins d’engorgement et de problèmes d’ordre sécuritaire et logistique.
Ses partisans crient pourtant à une instrumentation politique de la justice.
Je ne vois pas comment on peut considérer que Hama Amadou peut échapper à une condamnation. Cela a pris du temps car il a pu bénéficier de complicités au sein de la justice au début de l’affaire. Mais nous connaissons les personnes qui lui ont apporté leur aide contre de l’argent. Ils ont été remplacés par des gens plus intègres.
Hama Amadou s’est déclaré candidat à la présidentielle. Cela rend-il le dossier encore plus politique ?
Non, son statut pénal reste le même. Il est accusé d’avoir établi un état-civil à des bébés ramenés par sa femme du Nigeria. Sa femme n’est pas la mère de ces enfants. Il soutient le contraire, mais s’il était de bonne foi, il accepterait de procéder à des tests ADN. Il n’est candidat que pour se couvrir. Pourtant, son honneur est en jeu. Il aurait dû renoncer à se présenter par respect pour ses militants.... suite de l'article sur Jeune Afrique