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Mariages d’enfants: premier sommet capital en Afrique
Publié le jeudi 26 novembre 2015   |  Fasozine


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© Autre presse par DR
Un demi-million d`enfants ont fui les récentes attaques de Boko Haram (Unicef)


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Ces 26 et 27 novembre se tient à Lusaka (Zambie) le tout premier sommet de l’Union Africaine sur l’élimination des mariages d’enfants. Une rencontre décisive pour le continent africain. Car sans action immédiate, le nombre d’épouses mineures pourrait y doubler d’ici 2050, rappelle l’ONG Plan Belgique.

Le continent africain est, de loin, le plus durement affecté par le phénomène des mariages d’enfants. Sur les 20 pays connaissant la prévalence de mariages précoces la plus élevée dans le monde, 15 se trouvent en Afrique subsaharienne. Près de quatre filles sur dix y sont encore mariées mineures, avec des conséquences dramatiques sur leur santé, leur autonomie ou leur accès à l’enseignement. Mais aussi sur le développement économique et social en Afrique.

Une situation que le Sommet de Lusaka, qui réunira pendant deux jours autorités gouvernementales, organisations de la société civile et partenaires de développement, entend corriger au plus vite. « Après des années d’oubli, la problématique des mariages d’enfants émerge enfin au sommet des priorités africaines » se réjouit Anthony Van Overschelde, chargé du plaidoyer politique de Plan Belgique et présent au Sommet de Lusaka. « Il y a un an et demi, sous la pression d’organisations comme Plan International, l’Union Africaine a appelé ses 54 Etats membres à mettre en place des politiques, des lois et des budgets destinés à endiguer le phénomène. Le Sommet de Lusaka est le premier du genre destiné à évaluer les initiatives entreprises, à les partager et à encourager les plus porteuses. »

La loi, et au-delà
Pour Plan, qui mène dans le monde 45 programmes de lutte contre les mariages d’enfants, la priorité immédiate en Afrique est d’harmoniser les législations nationales en matière d’âge au mariage.
« Trop d’Etats africains autorisent encore le mariage des filles mineures, en violation des conventions africaines et internationales. Cela doit cesser » poursuit l’expert de Plan. « Mais la loi n’est pas une solution miracle. Il faut aussi et surtout agir sur les mentalités, le développement économique et soutenir massivement l’éducation des filles. On sait que les filles privées d’éducation court trois fois plus de risques d’être mariée mineure que celles ayant atteint l’école secondaire. Au Niger en en Guinée, moins d’une fille sur quatre est lettrée. »

La pauvreté, la faible scolarisation des filles, le manque de perspectives économiques, la fragilité de nombreux Etats et le maintien de législations et de traditions discriminatoires envers les filles expliquent en grande partie la situation de l’Afrique en matière de mariages d’enfants. Une situation qui rend les progrès fort limités.
« La situation s’améliore, mais trop lentement », poursuit Van Overschelde. « C’est très clair en Afrique de l’Ouest, où des pays comme le Niger, la Guinée, le Mali ou le Burkina Faso caracolent de longue date en tête du classement mondial des pays les plus affectés. Or, du fait de la croissance démographique rapide, le nombre de mineures mariées risque de doubler en Afrique d’ici 2050. Dans les quinze prochaines années, 70 millions de jeunes filles sont susceptibles d’être mariées mineures en Afrique subsaharienne. Il y a donc urgence à agir.»

La Belgique doit agir
Face aux mariages d’enfants, certains Etats africains ont déjà pris les devants et mis sur pied de véritables stratégies nationales visant à éradiquer les mariages d’enfants. C’est le cas de la Zambie, hôte de l’événement, où plus de 10 Ministères collaborent désormais en vue d’un même objectif.« Les bailleurs internationaux doivent appuyer leurs partenaires africains dans l’élaboration et le financement de telles stratégies », conclut Van Overschelde. « La Belgique en particulier, qui compte parmi ses 14 pays partenaires des Etats comme le Niger, le Mali, le Burkina, la Guinée ou la RDC, tous très durement affectés par le phénomène.

La lutte contre les mariages d’enfants figure tant dans la note politique du Ministre De Croo que dans les nouveaux Objectifs de Développement Durable adoptés en septembre à l’ONU. Au-delà des belles déclarations, l’heure est donc aux actes pour le gouvernement Michel. Pas tant par devoir moral, mais bien par obligation. »

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