Il n’a pas posé le pied sur le sol nigérien en homme libre. Soupçonné de trafic d’enfants, le principal opposant au président Mahamadou Issoufou a été arrêté dès son arrivée à Niamey.
«Vous m’attendiez ? » C’est par cette question rhétorique que Hama Amadou a accueilli les forces de l’ordre à l’aéroport de Niamey, le 14 novembre. De retour d’un exil de plus d’un an en France, son « Excellence », comme l’ont appelé les gendarmes chargés de l’appréhender, savait ce qui l’attendait. Soupçonné, comme son épouse, de trafic de bébés entre le Nigeria et le Niger et de supposition d’enfants, un délit consistant à attribuer la maternité d’un nouveau-né à une femme ne l’ayant pas mis au monde, il a été arrêté dès sa descente d’avion.
Amené à la maison d’arrêt de Niamey, il est transféré dans la nuit, sur arrêté du ministère de la Justice, à Filingué, à 180 km au nord-est de la capitale. Une mesure illégale, selon son avocat. « Conformément au mandat émis par le juge d’instruction, il aurait dû être détenu à Niamey. Le pouvoir cherche à le couper de ses contacts », s’indigne Me Boubacar Mossi. « On a voulu l’isoler de ses lieutenants, dont certains sont détenus à l’Académie de police, comme Ibrahim Arami, son ancien collaborateur à l’Assemblée », explique quant à lui Emmanuel Dupuy, l’un de ses conseillers à Paris.... suite de l'article sur Jeune Afrique