Dix-huit villageois ont été tués et onze autres blessés mercredi soir par des membres du groupe islamiste Boko Haram, à Wogom, un village situé près de la ville de Bosso, dans le sud-est du Niger à la frontière avec le Nigeria, ont indiqué les autorités locales.
"Le bilan est le suivant: 18 morts, 11 blessés, près de 100 habitations brûlées", a affirmé à l'AFP Bako Mamadou, le maire de Bosso.
"Les assaillants sont venus du Nigeria et ont juste traversé la rivière Komadougou Yobé", qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria, a précisé à l'AFP une source humanitaire.
Fin octobre, Boko Haram avait exécuté 13 villageois et blessé trois autres par balles dans un village près de Diffa, la capitale de cette région du sud-est nigérien.
Depuis février, Boko Haram multiplie les attaques dans cette zone de Diffa, frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes, alors que l'armée peine à contenir ses incursions.
L'ONU a répertorié, depuis le 6 février, une cinquantaine d'attaques de Boko Haram ou affrontements impliquant ses combattants avec l'armée nigérienne dans le sud-est nigérien.
Le 27 octobre, le Parlement avait voté une loi autorisant le gouvernement à "reconduire pour trois mois" l'Etat d'urgence décrété en février dans la zone.
"Le problème le plus important auquel nous avons affaire, c'est le contrôle de la zone frontière côté Nigeria", avait justifié Hassoumi Massaoudou, le ministre nigérien de l'Intérieur, devant les députés.
"La menace persiste et elle a évolué vers la pose de mines, le harcèlement des troupes et les attaques-suicides avec utilisation de femmes" kamikazes, avait alors résumé un député, Maïdadji Issa.
Les attaques des islamistes ont provoqué la fermeture de plus de 150 écoles et contraint plus de 47.000 personnes à fuir leurs villages situés sur les bords de la Komadougou Yobé, selon l'ONU.
Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.