Après plusieurs mois de rupture de dialogue, principalement entre l’opposition et la majorité au pouvoir, sur les questions électorales dont le processus suit son cours, la classe politique nigérienne toute tendance confondue est parvenue, hier 25 novembre 2015, à l’issue de la réunion du Conseil national de dialogue politique (CNDP), à un consensus autour de certains points qui les divisent.
A cette réunion, toutes les parties étaient présentes, contrairement aux précédentes réunions, dont celle du samedi dernier, que l’opposition politique a toujours boudé.
Pour cette dernière, le climat était plutôt serein, ce qui a permis aux différents acteurs d’examiner et de s’entendre sur les différents points inscrits à l’ordre du jour de la réunion qui se déclinaient sur le fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le chronogramme des élections adopté par la CENI, l’avancement des travaux au niveau du Comité du fichier électoral et questions diverses. S’agissant de deux premiers points qui faisaient l’objet de contestations au niveau de l’opposition, cette dernière n’en fait plus une exigence pour participer aux futures élections.
En termes clairs, apprend-on, l’opposition ne rejette plus le fichier électoral et le chronogramme des élections, alors qu’elle avait toujours soutenu que l’adoption de ce dernier n’a pas fait l’objet du consensus au niveau de la CENI. Par ce retour de dialogue au sein de la classe politique, et la renonciation par l’opposition de certaines de ses exigences qui faisaient croire à certains nigériens qu’elle n’a pas l’intention d’aller aux élections, c’est aujourd’hui une chance qui vient d’être donnée au processus électoral de se poursuivre normalement en vue d’aboutir à des élections libres, transparentes et inclusives.
Ce compromis de la classe politique, longtemps attendu par les nigériens, est salué de part et d’autre, car il vient de démontrer que les acteurs politiques nigériens peuvent se départir de toutes autres considérations pour mettre au devant l’intérêt général. C’est ce message que les partis politiques nigériens ont bien voulu envoyer, d’abord aux nigériens et ensuite à l’opinion internationale, pour qu’elles sachent que toute question politique susceptible de compromettre les intérêts du Niger ne peut pas prospérer tant que le dialogue entre les différents acteurs n’est pas rompu.