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Politique sans conscience n’est que ruine de la confiance
Publié le dimanche 29 novembre 2015   |  Xinhua


M.
© Autre presse par DR
M. Bazoum Mohamed ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l`Intégration Africaine et des Nigériens à l`Extérieur


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En parcourant l’interview récente accordée par Monsieur Bazoum Mohamed à l’hebdomadaire Jeune Afrique, je me suis demandé si les propos qu’il y a tenus travaillaient pour ou contre le président candidat Mahamadou Issoufou, et son parti le PNDS. La question est première, mais elle ne constitue pas ma préoccupation essentielle; elle renvoie à un jeu auquel je ne joue pas. Ce qui m’interpelle dans ces propos, c’est leur capacité de nuisance sur l’unité nationale, sur la cohésion sociale, sur la paix et la démocratie.

Émanant d’une source autre, ces propos auraient été graves. Venant de Bazoum, ministre de la République, chef de parti, oreille, et peut-être bouche du président, ils revêtent une gravité extrême. La prompte reculade de Jeune Afrique biffant les passages compromettants témoignage en faveur de leur caractère pernicieux.
Je ne peux, pour les raisons susmentionnées, m’arrêter à la seule lecture des dires du ministre d’État, je les dénonce, je les désapprouve.


Que suggère l’entretien incriminé ?
Au moment où de partout des voix appellent nos hommes politiques à la civilité, Monsieur Bazoum tourne ses adversaires en dérision, fait preuve de condescendance et de mépris, utilise des propos injurieux à leur endroit. Cette manière de faire n’est pas de nature à faire baisser la tension politique.

La corruption et la corruptibilité voilà les maux qui gangrènent notre Justice ! Notre Justice serait un refuge pour juges indélicats qui troquent le droit contre des passe-droits. Ils ne sont pas sanctionnés, ils vont et essaiment. Ils sont remplacés nous dit-on par des gens plus intègres. On peut se demander si, dans le contexte que l’on sait, intègre ne signifie pas malléable et corvéable à merci.

La grande muette est titillée. On nous offre d’elle l’image d’un corps divisé, un corps dans lequel avancements et grades ne se feraient ni en fonction de l’ancienneté, ni en fonction du mérite, mais par rapport à l’appartenance ethnique. Certaines ethnies occupent des postes supérieurs, tandis que d’autres sont à des postes marginaux, ceux-là sont des comploteurs potentiels, des faiseurs de coup d’État.

Lorsque l’opposition, à tue-tête criait que le pouvoir la phagocytait, on lui reprocha de donner dans la victimisation. Les grands maîtres du concassage avouent aujourd’hui leur forfaiture. Nous avons brisé le MNSD en deux, disent-ils, même si dans l’interview revue et corrigée, il est écrit : «le MNSD s’est brisé en deux». D’autres partis politiques, en l’occurrence la CDS et le Moden ont subi le même traitement.

La lutte contre la corruption, apprend-on, a été un des points faibles du premier mandat de notre président. Pour rester en place nous dit-on encore, Issoufou a essayer de ménager les uns et les autres. Devons-nous comprendre que la corruption au cours de ce mandat a été un moyen de consolidation du pouvoir ?
Nous apprenons enfin qu’au gouvernement se pratique une activité singulière : la prospection des rétro-commissions. Bien riches ceux qui ont du flair. Sans doute, les milliardaires dont on nous parle doivent avoir découvert des mines de cette précieuse matière première.

Si ces propos n’engageaient que leur auteur, on s’inquiéterait moins. Mais l’auteur a plus recours au «Nous» qu’au «Je». Il ne parle pas à son nom propre, mais au nom d’un groupe de personnes, d’une association ou d’une organisation dont les membres partagent les mêmes idées et les mêmes intérêts. L’objectif de ce groupe de personnes, de cette association ou organisation est la conquête du pouvoir.

Ce qui fait problème ici, ce n’est point la conquête du pouvoir ouverte à tous, mais la foi que nous pouvons accorder ou ne pas accorder à ceux veulent conquérir le pouvoir.
La confiance - celle que les électeurs accordent aux élus - est la voie la plus sûre menant au pouvoir. Comme la défiance, elle se nourrit en grande partie des idées que les élus proposent. Entre ce que l’élu propose et ce que l’électeur donne, il y a la médiation de la conscience. Il est bon, en politique comme dans toute activité humaine, que la conscience nous précède et nous éclaire.

Farmo M.

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