Les présidents du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad ont appelé à "sauver le lac Tchad", en voie d'assèchement, mettant en garde contre le risque de migrations accrues vers l'Europe, lors de la conférence sur le climat, près de Paris.
Chacun de ces pays est frappé "de plein fouet par les effets du changement climatique", selon les termes du Tchadien Idriss Déby Itno.
Le Lac Tchad "se meurt", a souligné le Nigérien Mohamadou Issoufou, devant le plus grand aréopage de dirigeants jamais réunis en dehors de l'ONU. "Sauvons le lac Tchad", a lancé le président camerounais Paul Biya, en notant qu'il avait déjà perdu "90% de sa surface".
La superficie du lac est passée "de 25.000 km2 en 1960 à 2.500 km2 aujourd'hui", a noté le président Deby. "Cette diminution a réduit la production agricole et halieutique et forcé les habitants à migrer. En plus de son assèchement, il est devenu un repère des terroristes de Boko Haram".
Faute de ressources et de sécurité, les habitants pourraient être tentés de traverser le Sahara et la Méditerranée pour rallier l'Europe, a mis en garde le président du Nigeria Muhammadu Buhari. Pour lui, "c'est dans l'intérêt de tous", de soutenir un projet qui vise à détourner "une ou deux rivières" vers le lac.
Le conflit avec les insurgés islamistes de Boko Haram, venus du Nigeria, a déjà déplacé 2,5 millions de personnes dans la région du lac Tchad, une réserve d'eau douce dont la disparition pourrait priver des millions de personnes de l'eau nécessaire pour survivre.
Mardi, un sommet intitulé "Défi climatique et solutions africaines" doit se tenir au Bourget, en marge des négociations sur le climat qui visent à limiter le réchauffement de la planète à deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.
A cette occasion, une douzaine de chefs d'Etat africains et le président français François Hollande, entre autres, discuteront d'un projet de "muraille verte", destinée à lutter contre la désertification du continent, de la situation du Lac Tchad et des énergies renouvelables.