Les médias au Niger ont observé plusieurs formes de protestation lundi soir, contre ce qu’ils qualifient de dérives policières contre les journalistes.
Dans la soirée de lundi, on pouvait lire sur les écrans de la télévision : « La Liberté de la presse est menacée au Niger faisons tout pour la protéger »alors qu’une vingtaine de radios et de télévisions privées ont suspendu lundi soir à partir de 18H45 TU, leurs émissions pendant deux heures, dans un mouvement de protestation contre « les violences policières » subies depuis janvier par des journalistes lors de manifestions à Niamey, la capitale du pays.
La décision a été prise par les patrons des médias qui entendaient ainsi dénoncer « les violations répétées » et « les agressions » dont « sont victimes des journalistes lors de reportages », selon un communiqué commun diffusé le lundi 30 novembre, une journée que les autorités ont décrété comme « journée de la liberté de la presse ».
Cependant, certains médias privés et d’Etat n’ont pas observé cette consigne.
La semaine dernière, Reporters sans frontières (RSF) a « dénoncé » des séries d’arrestations de journalistes au Niger, alors que dans le pays, une loi a remplacé depuis 2010 « les peines d’emprisonnement » de journalistes pour « des délits de presse par des amendes pécuniaires ».
« L’environnement juridique assure un plein épanouissement de la liberté de presse et d’opinion au Niger », a soutenu le ministre de la Communication, Yahouza Sadissou, précisant que « Nonobstant quelques difficultés », la liberté de la presse « est une réalité tangible ».
« La situation est hélas peu reluisante en 2015 ! » réplique Baba Alpha, le responsable de la Maison de la presse, qui regroupe les ONG et associations des médias locaux. « En moins de six jours (en novembre), il y a eu six arrestations » de journalistes, a-t-il dénoncé, révélant des « cas très graves de violations de la liberté des journalistes jusque sur leur lieu de travail ».