Le Président Issoufou Mahamadou participe à un Sommet sur « Défi climatique et solutions africaines », à Paris (France) : Appel aux partenaires pour venir en aide aux 50 millions de personnes dans le bassin du Lac Tchad
Le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a pris part le mardi, 1er décembre 2015, au Bourget, à Paris, en marge de la COP 21, à un Sommet sur : « Défi climatique et solutions africaines : Energie renouvelable, Grande Muraille Verte et Lac Tchad ». Cette rencontre s'est déroulée en présence notamment du Président français François Hollande, d'une douzaine de Chefs d'Etat africains, du Secrétaire Général de l'ONU, de la Présidente de la Commission de l'Union Africaine et des responsables des Institutions Internationales, financières et bancaires.
Trois thématiques relatives au climat et à ses conséquences ont été examinées au cours de cette importante réunion. Il s'agit des énergies renouvelables en Afrique notamment l'électrification, les actions au titre de la Grande Muraille Verte et du Lac Tchad et la lutte contre la désertification en particulier au Sahel. Les dirigeants africains ont tour à tour pris la parole pour expliquer la situation, en rapport à ces trois thématiques, dans certaines régions du continent et ont sollicité l'aide des partenaires pour financer les différents projets dans ce sens. En ce qui concerne les énergies renouvelables, le Président français a annoncé une aide de deux milliards d'euros au développement de ces énergies en Afrique d'ici à 2020.
Le Président Issoufou Mahamadou, également Président en exercice du Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) a axé son intervention sur la situation du Lac Tchad et la nécessité de le sauver d'un assèchement de plus en plus inquiétant. Le Chef de l'Etat a indiqué qu'il s'agit « ni plus ni moins d'un drame écologique qui nous interpelle tous », expliquant que le lac Tchad risque de connaitre le même sort que la mer d'Aral, c'est à dire une disparition totale. De 25 000 km2 dans les années 1960, sa superficie actuelle ne dépasse guère 2 500 km2 soit une perte de 90%, a-t-il souligné. Outre les conséquences énormes sur la riche biodiversité de ce milieu aquatique, c'est surtout sur le plan humain que les conséquences sont les plus dramatiques, a poursuivi le Président de la République.
Cinquante millions d'êtres humains sont menacés dans leur existence, exposés à la barbarie de la secte terroriste Boko Haram et ce dans un contexte de pauvreté extrême, a-t-il affirmé. A cela s'ajoute une situation économique désastreuse, caractérisée par une surexploitation d'un milieu naturel en équilibre précaire, un cortège de réfugiés et de déplacés, la famine et les épidémies. « Il faut agir vite, avant qu'il ne soit tard, et nous sommes tous interpelés », a dit le Chef de l'Etat.
A très court terme, la solution est sécuritaire car il y a urgence à stopper cette barbarie et éradiquer la secte Boko Haram, mais à long terme, la solution ne peut être qu'économique car il faut aider ces populations à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, a-t-il noté. Pour assurer la sécurité alimentaire des populations et la restauration de l'écosystème, a indiqué SEM Issoufou Mahamadou, la CBLT a élaboré un plan de développement et d'adaptation climatique grâce à l'appui de la Banque Mondiale. Le coût global de ce plan est d'environ un milliard de dollars sur 10 ans.
De par sa nature et son contenu, le plan de développement et d'adaptation aux changements climatiques du lac Tchad est le projet idéal à soumettre au financement des fonds verts destinés aux actions d'adaptation et d'atténuation climatique, a soutenu le Président de la République. Le Président en exercice de la CBLT a par conséquent lancé « un appel à nos partenaires et amis » pour venir en aide à 50 millions d'êtres humains en détresse dans le bassin du Lac Tchad, « en contribuant au financement de ce plan ». (Lire ci-dessous l'intégralité du discours prononcé par le Président de la République lors de ce sommet).