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Sécurité alimentaire: la CAIMA, un outil de mise en œuvre de l’Initiative 3N
Publié le samedi 12 decembre 2015   |  Opinions


Agriculture
© Autre presse par DR
Agriculture : 40 milliards de FCFA mobilisés pour l`agriculture !


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La sécurité alimentaire figure en bonne place du programme du Président de la République, Issoufou Mahamadou, programme sur la base duquel il a bénéficié de la confiance du peuple nigérien en 2011. Sur ce plan, en l’espace de 4 ans et demie, plusieurs actions ont été réalisée afin que sécheresse ne soit plus synonyme de famine dans notre pays. L’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens) est l’un des axes majeurs qui permettra d’atteindre cet objectif. Et l’un des moteurs de cette politique de la promotion du secteur agricole, de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la famine est, sans conteste, la Centrale d’Approvisionnement en Intrants et Matériels Agricoles (CAIMA).

Pour un pays dont l’économie est dominée par le secteur rural et agricole, qui emploie 83% de la population active, contribue pour environ 43% au produit intérieur brut et fournit 44% des recettes d’exportation, il est tout à fait normal que toute politique de développement s’appuie exclusivement sur ce secteur. C’est cette réalité qui a poussé les autorités de la 7ème République à promouvoir ce secteur à travers le renforcement des capacités humaines et matérielles des structures comme la CAIMA, spécialisée dans le domaine des intrants et du matériel agricoles.

En effet, la CAIMA était, jusqu’en 2011, une simple centrale. C’est n’est qu’en fin 2011 qu’elle a acquis le statut d’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). La première mission de la CAIMA, rappelons-le, c’est de contribuer à assurer l’approvisionnement en intrants et matériels agricoles sur l’ensemble du pays, dans toutes les localités, et à des prix acceptables. Sa deuxième mission est de contribuer à la création d’organismes et entreprises ayant pour objectif l’amélioration de la production agricole au Niger.

La troisième mission de la CAIMA, est d’assurer et de garantir un stock de sécurité d’intrants et matériels agricoles afin qu’il n’y ait pas de rupture, comme c’était le cas par le passé, où il y a eu des périodes de ruptures d’intrants qui ont causé pas mal de désagréments aux agriculteurs.

1.500 tracteurs mis à la disposition des paysans nigériens

Au cours des dernières élections générales, tous les candidats à la présidence ont fait de la réalisation de la sécurité alimentaire des populations leur principal thème. Cette question faisait partie des huit principaux axes définis par le candidat Issoufou Mahamadou dans son programme de renaissance du Niger. Et c‘est dès le jour de la prestation de serment, qu’après la reconquête de la démocratie et de l’Etat de droit, le Président Issoufou Mahamadou promettra la « réalisation de l’alliance de la liberté et du pain ».

Dès 2012, par respect des engagements pris, le président Issoufou Mahamadou mit en place l’initiative 3 N. Si l’Initiative est un catalyseur de la transition technologique, de la promotion de l’autosuffisance alimentaire, la CAIMA en est l’outil de mise en œuvre concrète, qui permettra l’accroissement significative et durable de la productivité des systèmes agricoles. Conformément à sa mission de favoriser la mécanisation de notre agriculture et en rapport avec la promesse électorale de doter chaque région, chaque département, chaque commune, chaque village et chaque famille de kit, la CAIMA dote, depuis 2014, toutes les communes du Niger d’un tracteur doté de charrue, de pulvérisateur, d’une remorque à double essieux.

Ces machines font partie des 1500 que l’Etat du Niger et la CAIMA ont décidé d’acheter pour environ 32 milliards 700 millions F CFA. Chaque partie doit débourser 16 milliards 350 millions. Une partie de ces tracteurs a été officiellement réceptionnée sous le parrainage du Président de la République le 8 avril 2014. A ce jour, plus de 1.000 tracteurs ont été livrés au Niger. Plus du deux tiers des ces tracteurs ont été placés dans les communes depuis mai 2014. A terme, chacune des 265 communes recevra trois tracteurs pour 10 millions 900 mille l’unité. Pour le payement, des conditions avantageuses sont proposées aux localités.

Il faut dire que les 1.500 tracteurs devaient être livrés en mars 2015, au plus tard. Leur acquisition permettra également la mise en œuvre effective de l’initiative 3N et les bénéficiaires de ces engins sont d’abord les producteurs et leurs organisations, et les communes en second lieu. La réception des tracteurs a toujours été suivie de la formation des opérateurs et de maintenanciers. A travers l’acquisition des engins, il faut aussi voir en filigrane, la création d’emplois pour les jeunes nigériens. Cet aspect étant lui aussi un axe prioritaire du Programme du Président de la Ré- publique.

Les tracteurs sont placés sous la responsabilité d’un comité de gestion à travers les instances de la Maison du Paysan, premier programme du plan d’accélération de la mise en œuvre de l’Initiative 3N. Le comité de gestion travaille de concert avec la CAIMA pour leur utilisation judicieuse, efficiente et transparente pour accomplir la mission consistant à la définition des conditions d’utilisation et de la ré- partition équitable au niveau des communes qui sont les portes d’entrée de l’Initiative 3N.

L’équipe du directeur Sidi Abdou à pied d’œuvre pour finaliser l’opération

Même si la CAIMA rencontre quelques obstacles pour faire rembourser ces engins, sa direction, conduite par M. Sidi Abdou multiplie les initiatives pour que le remboursement soit fait et permettre ainsi la poursuite du programme. En effet, cette équipe n’attend que le remboursement total de la première opé- ration pour mettre à la disposition des communes du pays le dernier lot de tracteurs. Ainsi, depuis sa nomination, le Directeur Général de CAIMA Sidi Abdou, s’est entouré d’un personnel expérimenté et dynamique afin d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés.

Une réforme a été entreprise afin que la CAIMA réponde aux normes et exigences des partenaires techniques et financiers. Il n’est pas possible de parler de l’agriculture sans parler des intrants. Et c’est la CAIMA, qui est le socle, la base des intrants, qui doit mettre ces intrants à la disposition des producteurs. « Nous réité- rons notre engagement de garantir, de fournir tous les intrants et maté- riels agricoles dont les producteurs ont besoin, car nous sommes en mesure de les fournir, nous en avons la capacité et la garantie. Je rappelle que cette disponibilité des produits est le fruit de l’appui du Président de la République et de son gouvernement.

Tous les producteurs peuvent compter sur nous », déclarait M Sidi lors d’une interview accordée au journal ‘‘Le Sahel’’. Selon lui, la CAIMA a organisé les producteurs en coopératives afin de leur faciliter l’accès aux crédits auprès de la Banque Agricole du Niger (BAGRI), pour acheter leurs produits. « D’ailleurs, des fois, il y a des coopératives qui viennent à la Centrale pour prendre les intrants à crédit, et qu’ils remboursent à la fin des récoltes. Il y a aussi le suivi permanent de notre stock pour voir la destination des engrais que les gens achètent ou prennent à crédit ; seulement, il est difficile de tout contrôler, car nous avons aujourd’hui plus de 150 points de vente sur l’ensemble du pays. Mais il y a des endroits que nous avons ciblés pour ce suivi », a-t-il ajouté.

M. Sidi a lancé un appel aux maires, aux préfets, aux gouverneurs et aux chefs coutumiers pour qu’ils accompagnent la Centrale afin d’éradiquer ce fléau qui dérange: la spéculation des maté- riels et intrants agricoles. Il faut rappeler que la CAIMA été créée par arrêté N° 21 / MDR du 3 juin 1977 au sein de l’Union Nigérienne de Crédit et de Coopération (UNCC) avec comme objectif de mettre à la disposition du monde rural, des intrants nécessaires qui sont : les matériels agricoles, les engrais, les produits phytosanitaires, les semences.

La CAIMA offre au monde paysan de notre pays, de nombreuses perspectives pour l’approvisionnement en intrants et matériels agricoles en vue d’une intensification rapide et efficiente de la production agricole. La grande disponibilité et l’appui apporté par les autorités de la 7ème République notamment, constitue un atout important qui conforte la CAIMA dans la réalisation des objectifs qui leur sont dévolus et des missions qui lui ont été confiées.
À propos de l'Auteur
Adamu Bako (OPINIONS N° 280 DU 09 DECEMBRE 2015)

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