Les islamistes nigérians de Boko Haram ont diffusé, lundi 18 mars, un enregistrement sonore d’un homme présenté comme le chef de la famille française enlevée mi-février dans le nord du Cameroun, dans lequel il appelle l’ambassadeur de France au Nigeria à “tout mettre en œuvre” pour leur libération.
L’homme, qui dit s’appeler Tanguy Moulin-Fournier, lit un communiqué en français puis en anglais où il évoque les “conditions de vie très dures” des sept otages, dont ses quatre enfants, depuis leur capture “il y a 25 jours”, selon cet enregistrement sonore transmis à l’AFP et qui pourrait être extrait d’une vidéo.
“NOUS NE TIENDRONS PAS LONGTEMPS”
Selon RFI, la vidéo a été envoyée à quelques journalistes de Maiduguri, au Nigeria. “D’après ses déclarations, le message a été enregistré ce vendredi au moment de la visite, au Cameroun puis au Nigeria, du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius”, note RFI.
“Nous sommes détenus depuis 25 jours dans un endroit désertique. Nos conditions de vie sont très dures, notamment pour les enfants. Pour perdons nos forces chaque jour et commençons à être malades. Nous ne tiendrons pas longtemps”, déclare M. Moulin-Fournier.
RFI précise que “la vidéo s’adresse précisément au président Paul Biya présenté comme le seul espoir de libération de la famille”. “Ils nous libéreront si vous libérez les hommes qui ont été arrêtés au Cameroun”, ajoute le père de famille, qui affirme que le groupe islamiste pourrait menacer le Cameroun : “Boko Haram ne veut pas entrer en conflit avec le Cameroun, mais si vous arrêtez à nouveau leurs membres, ils multiplieront les enlèvements et les opérations-suicide avec plus de vigueur qu’au Nigeria”.
Tanguy Moulin-Fournier, sa femme, Albane, et leurs quatre fils vivaient à Yaoundé, la capitale du Cameroun, depuis l’automne 2011. Le père de famille y supervisait la construction d’une usine de liquéfaction de gaz pour la société GDF Suez. Son frère, Cyril Moulin-Fournier, qui les accompagnait, vivait à Barcelone, en Espagne. Ils ont été enlevés mardi 19 février alors qu’ils “rentraient du parc naturel de Waza”.