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Niger : le désert a déjà colonisé les trois quarts du pays
Publié le mercredi 16 decembre 2015   |  Nigerdiaspora


Environnement
© AFP par BOUREIMA HAMA
Environnement : le Niger favorise sa production de gaz pour lutter contre l’avancée du désert et la déforestation
Jeudi 23 juillet 2015. Niger


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La météorologie nationale enregistre régulièrement des pics de chaleur de plus de 50 degrés celcius dans le nord du pays. Ailleurs, le mercure oscille entre 30°C et 45°C à l’ombre. L’eau se fait rare. Le couvert végétal régresse. En première ligne, les paysans, menacés par la famine, fuient les campagnes.
Depuis trois décennies, experts et autorités du pays s’inquiètent des brusques montées de températures dans ce pays sahélien. Le désert s’étend inéluctablement en engloutissant les rares terres fertiles. «Les quantités de pluies baissent, le couvert végétal régresse et des espèces animales s’éteignent», explique, à l’AFP, un dirigeant syndicaliste des agents de l’agriculture du Niger.
La coupe sauvage de bois mise en cause
Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les zones forestières du sud du pays ont perdu un tiers de leur surface. Au Niger, plus de 90% des ménages n’utilisent que le charbon de bois.
En 2014, les nigériens ont consommé quelques 200.000 tonnes de bois pour faire la cuisine, soit l’équivalent de 100.000 hectares de forêts. L’impact du déboisement sauvage est catastrophique pour le pays. La canicule qui règne dans le nord désertique gagne progressivement les autres régions du pays. «Faute d’eau et d’herbe, mes bœufs et moutons sont morts un à un», se plaint un éleveur peul du centre du pays, interrogé par l’AFP.
Traqués par la misère, les paysans fuient les campagnes pour les grands centres urbains où ils tentent de se reconvertir. Ceux qui restent s’exposent à des conflits meurtriers autour de lopins de terre ou de points d’eau qu'ils défendent.

Le pays ne peut plus nourrir sa population
Les autorités de Niamey le reconnaissent : la famine menace deux millions et demi de personnes dans le pays. Pour le ministre nigérien de l’Environnement, Adamou Cheffou, la lutte contre la désertification est devenue une urgence nationale.

Aussi, le Niger compte sur l’initiative qui vient d’être lancée à Paris pour restaurer 100 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles d’ici 2030 en Afrique. Il fait partie des dix pays engagés dans ce programme ambitieux, annoncé en marge de la conférence climat de Paris.

«Nous savons que la remise en état des forêts et des terres marche pour l’Afrique. Nous l’avons vu au Malawi, en Ethiopie et au Mali», a estimé Assane Mayaki, ancien Premier ministre du Niger. Ce programme bénéficiera de financements de la Banque mondiale et d’investissements de la part du secteur privé.

Insécurité alimentaire aggravée par Boko Haram
Les crises alimentaires au Niger sont récurrentes. Mais elles ont été aggravées par l’arrivée de quelque 150.000 réfugiés nigérians fuyant les attaques de Boko Haram. En février 2015, le Programme alimentaire mondial avait dû retirer ses équipes dans cette région du bassin du lac Tchad, en raison de l’insécurité.

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