D’un point de vue médical, le continent africain ressemble à un désert. Selon le site d’informations Quartz, il n’y a en moyenne qu’un médecin pour 5.000 habitants en Afrique. Ce qui en fait la zone la plus déshéritée au monde dans ce secteur. Si la densité de docteurs varie évidemment selon les pays du continent, une comparaison globale nous apprend qu’il y a 40 fois moins de médecins par habitant qu’au Qatar, 35 fois de moins qu’à Cuba ou encore 26 de moins qu’en Espagne.
La première raison de ce trou médical est d’abord à chercher du côté de l’éducation. Selon l’institut d’étude des écoles médicales d’Afrique subsaharienne, il n’y a que 170 écoles médicales en Afrique, dont une seule dans 20 pays, et même aucune dans six autres. De plus, une proportion importante du personnel de santé formé sur le continent part faire carrière ailleurs, pour obtenir de meilleurs postes ou une meilleure rémunération.
Mais la fracture en termes de santé publique n’existe pas qu’entre l’Afrique et le reste du monde. Elle existe aussi au sein même du continent. Il y a ainsi 0,776 médecin pour 1.000 habitants en Afrique du Sud, contre 0,19 pour 1.000 habitants en Mozambique. Et les inégalités sont également conséquentes à l’intérieur des 54 pays entre zones rurales et urbaines.
«Par exemple, en Afrique subsaharienne, l’écart entre zones rurales et urbaines en termes d’accouchements précoces est flagrant. Aux extrêmes, plus de la moitié des jeunes femmes de 15 à 19 ans en Centrafrique ont été enceintes, contre seulement 4% des jeunes femmes du même âge en zone urbaine en Ethiopie», note le Bureau de référence de la population, institut spécialisé dans les études démographiques.
Et même à l’intérieur des centres de soins, le manque de matériel de pointe est souvent un sérieux problème. «La charge de travail est trop importante. Nous avons trop de patients et le personnel n’est pas assez nombreux. L’équipement n’est pas adéquat. Il n’y a pas de matériel adapté», confie à Quartz une employée d’un centre médical de premiers soins au Nigeria.
Parmi d’autres défis majeurs, l’amélioration du service de soins aux populations, est une priorité pour les prochaines décennies en Afrique.